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Alcool et santé : faire le point sur sa consommation

  • Mickael Naassila, chercheur sur l’addiction à l’alcoolMickael Naassila, chercheur sur l’addiction à l’alcool
Article paru dans le journal nº 130

Fervent défenseur du fameux Dry January – ou janvier sobre – le chercheur sur l’addiction à l’alcool Mickael Naassila pointe le rôle des lobbys dans la valorisation de sa consommation. Cette dernière est pourtant associée à plus de 200 pathologies et à une véritable épidémie de maladies du foie. Le neurobiologiste, à travers des éclaircissements sur les ravages que peut provoquer l’alcool, veut donner les clés pour faire le point sur sa propre consommation ou celle de son entourage…

Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à la thématique de l’alcool ?

Lors de mon premier stage, en licence à la faculté de médecine de Rouen, je me suis retrouvé dans un laboratoire qui se consacrait à la façon dont l’alcool modifiait la libération de neurotransmetteurs. Mon travail de stagiaire a consisté à préparer des membranes de neurones et à les exposer à différentes molécules pharmacologiques, dont l’alcool. J’ai donc observé la manière dont l’alcool module la libération de neuro­transmetteurs et agit sur le cerveau. Après cela, j’ai poursuivi dans le même laboratoire et étudié la façon dont l’alcool peut perturber la barrière hémato-encéphalique dans le cerveau.

Ensuite, durant ma thèse, j’ai essayé de comprendre, d’une part, comment l’un des cinq médicaments pour traiter l’addiction à l’alcool fonctionne dans le cerveau et, d’autre part, l’implication d’une nouvelle protéine dans l’addiction à l’alcool. Il s’agit d’une protéine du cerveau qui produit un gaz qui s’appelle le monoxyde d’azote. C’était la grande époque, à la fin des années 1990, où a été démontré le rôle de neurotransmetteur joué par le monoxyde d’azote. Et moi, dans ce contexte, j’ai voulu bloquer cette protéine pour en savoir plus sur la manière dont elle modifie le comportement addictif chez l’animal.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, pouvez-vous préciser à qui s’adresse votre livre1 ?

Il s’adresse à tout le monde, que l’on souffre ou non de problèmes d’alcool. Je l’ai écrit en pensant à l’entourage de la personne alcoolique. Bien souvent, on comprend que l’on a un problème parce que son médecin traitant va poser le mot sur une consommation problématique ou une addiction. L’entourage va alerter aussi. Aujourd’hui, en cas de difficultés liées à l’alcool, il est possible de s’adresser à un centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) et de demander de l’aide et des conseils. Pas seulement quand cela vous concerne vous-même mais également quand cela concerne un proche.

Quel est selon vous le chiffre le plus parlant à propos des méfaits de l’alcool ?

Je crois qu’il est important de souligner que l’alcool n’est pas qu’un problème d’addiction. On compte plus de 200 maladies associées à une consommation d’alcool. Ce chiffre très parlant explique pourquoi l’on constate que l’alcool est l’une des toutes premières causes d’hospitalisation. Les premières maladies à citer sont les pathologies cardio­vasculaires, les cancers et les maladies du foie dues à l’alcool. En cas de décès du foie en France – maintenant que l’on sait traiter le virus de l’hépatite C –, plus de la moitié des cas sont en rapport avec l’alcool. J’ajouterais un autre chiffre clé : environ 5 millions de Français présentent une consommation problématique d’alcool. Parmi ces 5 millions, seuls 10 % sont pris en soin, alors qu’il existe des traitements.

Qu’entendez-vous par consommation problématique ?

Je ne dis pas que ces 5 millions de ...

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Références bibliographiques

2. Du nom d’une étude de 1981 dont la conclusion était que la consommation modérée de vin rouge dans un régime type gascon (ou méditerranéen par extension) serait bénéfique pour les maladies cardio-vasculaires.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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