E466 : l’additif alimentaire à éviter pour préserver intestins et microbiote

Si vous faites partie des 200 000 Français atteints de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique, méfiance avec le carboxyméthylcellulose (CMC), une gomme de synthèse utilisée comme additif alimentaire que l’on retrouve sous la dénomination « E466 ».

Une équipe de chercheurs français de l’Inserm, du CNRS et de l’université de Paris vient de mener un essai clinique qui confirme les soupçons observés chez la souris, à savoir que cet émulsifiant alimentaire « impacte l’environnement intestinal en altérant la composition du microbiote ».

Additif E466 : ballonnements, douleurs et microbiote intestinal altéré

La même équipe de chercheurs avait précédemment mené des essais sur des souris qui avaient montré que le E466 altérait la composition du microbiote intestinal et entraînait l’aggravation de nombreuses pathologies inflammatoires chroniques. Ils voulaient donc vérifier si ces effets s’appliquaient également à l’être humain. Ils ont donc mené un essai clinique randomisé de haut niveau de preuve sur quinze sujets humains qu’ils ont divisé en deux groupes. Le premier groupe a adopté un régime alimentaire strictement contrôlé sans aucun additif, et le second un régime identique mais auquel on ajoutait du E466.

Après à peine onze jours, les chercheurs ont constaté que les sujets ayant consommé du E466 étaient plus sujets à des douleurs abdominales et à des ballonnements intestinaux et que leur microbiote intestinal avait été altéré. En effet, la composition des bactéries présentes dans leur intestin avait vu nettement diminuer certaines bactéries bénéfiques. Des coloscopies réalisées sur les participants ont également montré que, dans le groupe E466, les bactéries de l’intestin se trouvaient plus proches des parois, ce qui est typique de ce que l’on observe en cas de maladies inflammatoires de l’intestin et de diabète de type 2.

Crohn, coeliaques : certaines personnes sont plus sensibles que d’autres au E466

Durant cette étude relativement courte, les chercheurs n’ont pas constaté de maladie inflammatoire déclenchée par cet additif. En revanche, ils ont remarqué que certaines personnes y étaient plus sensibles que d’autres. Benoît Chassaing, qui a dirigé l’étude, se demande notamment : « Pourquoi certains individus développent des marqueurs inflammatoires à la suite de la consommation de cet additif et pas d’autres »

Pour répondre à cette question, l’équipe de chercheurs prévoit de réaliser de nouveaux essais cliniques sur l’homme et sur l’animal et ce sur une durée plus longue afin de mieux comprendre quel rôle exact peut jouer le E466 dans la survenue de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, très invalidantes pour les personnes concernées.

En attendant, si vous avez tendance à être facilement dérangé au niveau intestinal ou si des membres de votre famille souffrent de ce type de pathologie, vous pouvez tout à fait éviter cet additif par principe de précaution.

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