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Faut-il manger les aliments tombés par terre ?
Un moment d’inattention, un mouvement brusque, et vlan : votre nourriture tombe au sol. On la ramasse rapidement et on la mange, ou bien on la jette à regret ?
À l’heure de l’obsession antibactérienne, on se pose souvent à tort ou à raison la question. Aux Etats-Unis existe une règle, que 81% des Américains s’efforcent de respecter : la « règle des cinq secondes » qui voudrait qu’on puisse manger la nourriture tombée au sol pourvu qu’on l’ait ramassé dans cet intervalle, trop court pour permettre une « contamination bactérienne ».
Cette règle a-t-elle un fondement quelconque ou relève-t-elle de la pure croyance ? Donald Schaffner, professeur en sciences de l’alimentation, a récemment démontré qu’elle était largement inadéquate. En effet, la contamination ne dépend pas que du temps de contact avec le sol, loin de là. Schaffner a simulé des chutes d’aliments et testé 128 combinaisons possibles, de surfaces, de nourritures et de durée.
Résultat : la vitesse de prolifération de bactéries sur l’aliment tombé au sol dépend bien de la durée de contact au sol, mais également de la quantité d’eau contenue dans ledit aliment et du type de surface sur lequel celui-ci avait chuté. Ainsi, selon que la surface est de l’acier inoxydable, du bois ou un tapis par exemple, la vitesse de contamination ne sera évidemment pas la même ; idem si vous faites tomber du pain avec ou sans beurre, ou s’il s’agit de tel ou tel fruit.
Ainsi, une tranche de pastèque sera contaminée dès son entrée en contact avec le sol. Reste bien sûr à savoir si la « bactériophobie » qui motive ce genre d’études, omniprésente aux Etats-Unis notamment, n’est pas elle-même devenue un problème de santé publique majeure. En effet, on constate dans les pays riches une explosion du nombre de pathologies allergiques et de dérèglements immunitaires chez les enfants élevés en milieu trop « stérile » par des parents inquiets (intolérances alimentaires, allergies cutanées, asthme, etc.).
Et s’il n’est pas question d’encourager tout le monde à manger dorénavant sa part de quiche à même le trottoir, il est probablement temps de mettre quelque peu en sourdine notre phobie des bactéries et l’approche sanitaire simpliste de la santé qui lui est liée.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé