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Le café, enfin réhabilité ?
Au-delà de l'éternel débat « avec ou sans sucre », le café crée la polémique dans le monde de la santé depuis de nombreuses années. Alors, bon ou mauvais ? Il semble que la balance oscille de plus en plus en faveur du café, même si, comme d’habitude en nutrition, c’est en réalité « plus compliqué que ça ».
Environ 83% des Français déclarent boire un café au moins une fois par jour. Le café, longtemps décrié pour certains de ses impacts négatifs sur la santé (problèmes cardiovasculaires, tension artérielle, certains cancers…), semble pourtant de plus en plus plebiscité par une partie des scientifiques après la mise en évidence de certains de ses mérites.
Plusieurs études observationnelles récentes ont ainsi mis en lumière les bénéfices du breuvage aussi bien contre la migraine, la dépression, l’obésité, ou encore contre la maladie de Parkinson, et plusieurs cancers (prostate, foie, intestin). L’étude des universités de Southampton et d'Édimbourg, publiée en juin 2021 a, quant à elle, révélé que la consommation de tout type de café entraîne une diminution significative des risques de développer une maladie hépatique chronique mais aussi les risques d'en mourir.
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Cependant, ses bénéfices n'atteignent leur maximum qu’à partir de trois à quatre tasses par jour. Un constat valable sur un ensemble de pathologies. En effet, dans d’autres études menées par l’université de Harvard, la diminution des risques de développer les pathologies préalablement citées – mais également le diabète de type 2 ou Alzheimer – est proportionnelle aux quantités de café ingérées ainsi qu'à sa qualité. Ainsi, pour réellement avoir un impact significatif, il faudrait boire environ 400 mg/jour de café au minimum et préférer le café moulu au café instantané ou au décaféiné (pour lequel on observe une diminution des bénéfices). Cette quantité de café reste acceptable au regard des recommandations actuelles de l’Agence européenne de la sécurité des aliments qui continue d’alerter sur les risques de la consommation excessive de café.
Mais attention à la surconsommation
Une prudence sans doute de bon augure au regard d’une autre étude récente qui montre que le café peut avoir un impact négatif grave en cas de surconsommation. Celle-ci, issue du projet UK Biobank et impliquant 17 702 participants âgés de 37 à 73 ans, pointe du doigt l’augmentation des risques de démence... au-delà de six tasses par jour. En effet, d’après les résultats obtenus, les personnes buvant régulièrement six tasses ou plus par jour avaient 53 % plus de risques de souffrir de démence sénile que celles qui buvaient deux tasses, ou moins. Cette corrélation est expliquée selon les chercheurs par la façon dont la caféine se lie aux récepteurs d'adénosine dans le cerveau. Il est aussi indiqué dans l’étude qu’une surconsommation de café pourrait réduire le volume cérébral. Un autre indice qui pourrait potentiellement expliquer l’augmentation des risques de démence.
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Nous ne sommes pas tous égaux face au café
Ces longues hésitations et des résultats parfois contradictoires sur le rôle positif et négatif du café sur la santé dans les grandes études observationnelles s'expliquent probablement par l’hypothèse du tropisme génétique individuel. Plus simplement dit : la consommation de café s’avérera bonne pour votre santé ou non selon votre génétique propre. À l’appui de cette interprétation, des chercheurs ont montré que le gène CYP1A2 qui contrôle le métabolisme du café, se divise en deux variantes : une qui diminue le métabolisme du café et l’autre ayant l'effet inverse. Ainsi, pour quelqu’un qui métabolise lentement le café, ce dernier augmenterait ses risques d’AVC ou d’hypertension artérielle. A contrario, pour les personnes qui le métabolisent assez vite, y compris en cas de consommation quotidienne importante, le café semblerait protéger contre ces mêmes pathologies. Pour savoir si vous êtes plutôt dans le métabolisme lent ou rapide du café, une manière non scientifique mais probablement assez fiable existe : il suffit d’observer votre corps à la prise d’un petit kawa en terrasse en milieu d’après-midi. Si vous avez des difficultés à vous endormir le soir ou que vous ressentez une hausse de votre rythme cardiaque ou de la nervosité longtemps après l’ingestion, l'élixir noir n’est malheureusement sans doute pas fait pour vous.
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Sources :
All coffee types decrease the risk of adverse clinical outcomes in chronic liver disease: a UK Biobank study, BMC Public Health, mai 2021
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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