Le pain, un alicament nouvelle génération ?

Il ressemble à s’y méprendre à un pain au lait, mais ses propriétés n’ont rien à voir avec le goûter en question – qui s’apparenterait plutôt à un petit poison. Le G-Nutrition est pour sa part un complément nutritionnel très riche en protéines, vitamines et minéraux. Et c’est peu de le dire, car ce petit pain de 65 g comporte pas moins de 20,6 g de protéines pour 100 g. Il est donc super énergétique (3,01 kcal/g) en plus de contenir des vitamines B12, B6, B9 et D, du calcium et du sélénium (considéré comme un antioxydant).

Contre les carences alimentaires

Ce pain ne vise évidemment pas les personnes en santé ayant la chance de pouvoir manger comme bon leur semble. L’idée est plutôt de proposer aux malades ou aux gens ayant perdu l’appétit (personnes âgées, atteintes de cancer...) un produit culturellement important en France et qui donne envie, qui fasse partie de leur régime habituel, qui soit facile à avaler et change un peu du sempiternel complément alimentaire aux allures de dessert lacté insipide.

Ce pain a été conçu avec des ingrédients spécifiquement choisis pour lutter contre la fonte musculaire et la perte de poids des plus fragilisés. Il offre une réponse aux carences nutritionnelles des personnes âgées, malades ou convalescentes. Une enquête auprès des consommateurs concernés a montré qu’ils en appréciaient le goût et la consistance. Certains établissements de santé et maisons de retraite l’utilisent depuis 2015. Mais si les médias parlent beaucoup de lui dernièrement, c’est que ce petit pain, désormais vendu en pharmacie, est devenu remboursable par la Sécurité sociale depuis octobre – à condition, bien sûr, d’être prescrit par un médecin.

Validé par les autorités

Le G-Nutrition a rejoint la liste des « aliments diététiques à fins médicales spéciales ». Le Code de la santé publique explique que ces derniers sont réservés aux « patients dont les capacités d’absorption, de digestion, d’assimilation, de métabolisation ou d’excrétion des aliments ordinaires ou de certains de leurs ingrédients ou métabolites sont diminuées, limitées ou perturbées ». Les préconisations médicales recommandent de l’intégrer (à hauteur d’un à deux par jour) à un repas équilibré.

Ce pain d’un nouveau genre a demandé des années de recherche et d’expérimentation. Il a été mis au point par le laboratoire Cérélab, spécialisé dans la conception et le développement de produits destinés à des populations aux besoins nutritionnels spécifiques. Ce projet a rassemblé, entre autres, des scientifiques du CHU de Dijon, de l’Inra et du Centre des sciences du goût et de l’alimentation. Il est fabriqué par le groupe Dijon Céréales.

Produits alimentaires optimisés

Au niveau européen, le taux de personnes âgées dépendantes passera de 26,8 % en 2012 à 38,3 % en 2030 (source Eurostat). Face à ce constat, le projet Optimised Food Products for Elderly Populations (Optifel – « produits alimentaires optimisés pour personnes âgées »), coordonné par l’Inra, fait partie des nombreux programmes européens qui tentent de définir et de proposer des produits de qualité pour une meilleure alimentation et un plus grand plaisir alimentaire des seniors. Son lancement a eu lieu les 16 et 17 octobre 2013 à l’Inra d’Avignon. Le but commun de ces projets est de garder les individus vieillissants le plus longtemps possible en bonne santé et autonomes, en leur évitant les risques de dénutrition.