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"Nutrition et écologie vont de pair pour une santé globale"

  • Christian Rémésy est nutritionniste aujourd’hui à la retraite. Il a été directeur de recherche à l’Inra  de Clermont- Ferrand.Christian Rémésy est nutritionniste aujourd’hui à la retraite. Il a été directeur de recherche à l’Inra de Clermont- Ferrand.
Article paru dans le journal nº 86

Bien manger... serait-ce la pierre angulaire pour notre santé et la protection de notre planète ? Christian Rémésy, nutritionniste et ancien directeur de recherche en nutrition humaine à l’Inra, propose à travers le concept de nutriécologie, des conseils aux producteurs, aux consommateurs et aux acteurs de l’agroalimentaire.

Comment est né le concept de nutriécologie ?

J’ai fait toute ma carrière en alimentation humaine et très tôt je me suis intéressé à la santé et aux produits végétaux.  Ma première démarche a été de me lancer dans un discours préventif, j’ai écrit Alimentation et santé et Les bonnes calories, pour indiquer qu’il y avait beaucoup de calories existantes dans les aliments transformés et qu’il fallait se méfier des dérives de l’industrie agroalimentaire. À l’époque, je pensais qu’il suffisait d’avoir un bon discours sur des apports équilibrés en aliments pour résoudre les problèmes… En 2005, dans Que mangerons-nous demain ? j’espérais qu’un discours préventif pourrait contribuer à résoudre les problèmes nutritionnels. Vers 2010, j’en ai remis une couche en expliquant qu’il faut aller vers une alimentation durable, s’intéresser en amont à la durabilité de la chaîne alimentaire, à l’origine des aliments et à leur mode de production. Avec le temps, j’en suis venu à penser qu’il fallait allier les objectifs nutritionnels et écologiques, adopter une alimentation bonne pour la santé humaine, et bonne pour la planète, d’où ce mot de nutriécologie.

En quoi est-elle différente de l’agroécologie ?

Elle complète ce terme qui s’arrête à mi-chemin, car elle n’indique pas à l’homme ce qu’il doit consommer. La nutriécologie a comme but d’éclairer tous les acteurs de la chaîne alimentaire ainsi que les consommateurs sur le mode alimentaire le plus adapté.

Vous êtes à l’initiative du conseil « Manger cinq fruits et légumes par jour » …

J’ai effectivement beaucoup participé à ce slogan. J’avais écrit en 1992 un article pour Le Monde intitulé Ces aliments qui nous protègent, pour indiquer que dans les aliments il y avait des micronutriments particulièrement protecteurs. J’avais alors été contacté par Aprifel, une agence pour la recherche et l’information en fruits et légumes, pour travailler sur le potentiel santé des fruits et légumes. Le slogan a été officiellement édité par le ministère de la Santé.

Ce slogan a parfois été mal perçu par la population. N’est-il pas culpabilisant quand beaucoup  de gens ne peuvent pas s’offrir cinq fruits et légumes par jour ?

Oui je suis d’accord, il faut dépasser cela, il ne faut pas se limiter aux fruits et aux légumes. Ma question principale n’est pas les fruits et les légumes, mais bien la diversité des produits végétaux qui doivent rentrer dans notre alimentation (fruits, légumes, féculents, graines et fruits, oléagineux). À l’époque du slogan, les fruits et les légumes étaient les parents pauvres du discours nutritionnel. Il était important de contrer le marketing de l’agroalimentaire. Maintenant, on conseille de veiller à ce que l’alimentation humaine soit à plus de 80% d’origine végétale avec des produits végétaux variés.

Que pouvez-vous conseiller pour à la fois sauvegarder la planète et le « bien manger » ?

Dans son livre, Halte aux aliments ultra-transformés…, le chercheur en nutrition préventive ...

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