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S’alimenter selon ses génotypes 

  • Les génotypes de chaque personne déterminent leurs forces et fragilités alimentairesLes génotypes de chaque personne déterminent leurs forces et fragilités alimentaires
Article paru dans le journal nº 127

Du fait de la longue histoire de l’évolution et des déplacements des groupes humains sur le globe, nous sommes aujourd’hui inégalement outillés génétiquement pour bien assimiler telles ou telles classe d’aliments (lipides, féculents, lactose…). C'est pourquoi l'idée d'un régime universellement bon pour tout le monde est naïve. Et si, au lieu d’adopter un régime alimentaire aussi sain soit-il, nous découvrions grâce à un test, le régime alimentaire le plus adapté à notre ADN individuel ? Un régime qui épouserait donc notre patrimoine génétique, et préviendrait les maladies que nous sommes particulièrement susceptibles de développer. Du véritable sur-mesure aujourd’hui accessible qui nécessite un focus. A l’occasion de la sortie d’un nouveau livre sur le sujet, nous vous expliquons les bases de cette approche et comment s’y prendre.

Pour chaque gène dont nous sommes constitués, soit environ 22 000, nous héritons de manière en partie aléatoire de l’une ou l’autre des deux copies de nos parents, qu’ils ont eux-mêmes héritées des leurs. Les gènes comprennent généralement deux allèles, qu’on appelle aussi polymorphismes, ce qui donne à chacun d’entre nous un génotypage spécifique qui nous rend uniques.

Ces génotypes vont déterminer des spécificités biologiques d’un individu en lien avec sa santé. On testera l’allèle des différents génotypes pour savoir s’ils sont homozygotes ancestraux, homozygotes modernes ou bien un mélange des deux (hétérozygotes). Selon les résultats, chacun pourra adapter son alimentation(1). S'il est possible d'en tester plusieurs, les quatres génotypes alimentaires suivants nous paraissent les plus importants.

Le génotype ApoE (apolipoprotéine E) et le métabolisme des graisses et des lipides

L'ApoE est le génotype à faire tester en priorité, puisqu’il détermine le métabolisme des graisses et des glucides, ainsi que l’équilibre du cholestérol et de la glycémie. En fonction de l’allèle, il prédispose au diabète de type 2, à l’obésité, aux pathologies cardio-vasculaires ou neurodégénératives, et notamment à l’apparition de la maladie d’Alzheimer, pathologies qu’il est possible de (tenter de) prévenir en adaptant diète et hygiène de vie. Pour simplifier, un test de ce génotype vous permettra de déterminer sur vous êtes apoE2, apoE3 ou apoE4.

  • les apoE3 sont les plus nombreuses (75 %)
  • les apoE4 beaucoup moins (20 %)
  • les apoE2 moins encore (5 %).

La paléo-anthropologie rapporte de ses fouilles que nos lointains ancêtres étaient probablement tous porteurs du gène apoE4. Ils consommaient très peu de graisses et d’aliments riches en cholestérol, une diète paléolithique qui ne nécessitait pas un bon métabolisme lipidique. Aussi, les porteurs actuels d’apoE4 sont aujourd’hui mal outillés pour assimiler correctement les graisses et ont tendance à les accumuler. Ce sont les plus à risque de développer des maladies cardio-vasculaires, en stockant du cholestérol dit LDL, en particulier oxydé, le plus dangereux de tous. Les apoE4 sont donc invités à limiter, voire supprimer les produits laitiers et les viandes grasses, qui plus est si leurs dosages métaboliques confirment cette tendance à l’hypercholestérolémie. En revanche, et contrairement aux E2 et dans une moindre mesure les E3, les E4 tolèrent mieux les glucides et peuvent aisément opter pour une diète végétarienne, méditerranéenne ou flexitarienne.

Les E3 sont apparus plus tard dans l’histoire, à une période au cours de laquelle les humains ont été confrontés à un climat plus froid, mais se sont aussi davantage nourris de viande grasse. Aussi, si les E3 peuvent plus facilement gérer leurs apports en graisses (mieux métabolisés), ceux en glucides doivent être réduits. Ici, le régime recommandé est un cétogène modéré, à ajuster en fonction des résultats des dosages métaboliques, de ...

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