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Perdre sa “bouée” après 60 ans en mangeant plus gras (et moins sucré)

  • La graisse ventrale, facteur de risque cardiovasculaireLa graisse ventrale, facteur de risque cardiovasculaire
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Une recherche américaine montre tout l'intérêt de modifier la structure de son alimentation - en augmentant la part de gras et en réduisant celle des glucides  - afin de faire fondre sa graisse ventrale et ainsi limiter ses risques cardiovasculaires. Une démarche particulièrement intéressante après 60 ans.

L’obésité favorise grandement, entre autres, les maladies cardiovasculaires et le diabète. Elle s’est aussi révélée un facteur aggravant dans les complications du Covid-19 , en particulier chez les personnes âgées ‒ qui ont constitué la majorité des décès dus à cette épidémie. On sait, de ce point de vue, que la graisse abdominale est particulièrement délétère et accentue la probabilité de souffrir de syndrome métabolique (hypercholestérol, diabète de type 2, hypertension, etc.).

Une nouvelle étude américaine s’est intéressée aux effets sur le métabolisme de séniors (plus de 60 ans) en surpoids d’un régime pauvre en hydrates de carbone (glucides) et riche en matières grasses. En effet, différentes enquêtes auprès de la population âgée ont montré que celle-ci avait une prédilection marquée pour aliments sources d'hydrocarbones tels que les pommes de terre, les pâtes et le pain ; même si par ailleurs, ils consomment également plus de produits frais, légumes et fruits, que les autres générations.

Le but de cette recherche n’était pas spécifiquement de documenter la perte de poids, mais plutôt une modification de la morphologie, en particulier une réduction de la masse grasse abdominale et musculaire. Consécutivement le protocole ne consistait pas à réduire le nombre de calories ingérées en tant que tel, mais à instaurer une répartition différente entre types d’aliments au quotidien ; moins de 10 % provenant de glucides, 25 % provenant de protéines et 65 % au moins provenant de matières grasses , contre une distribution de 55-25-20 pour le groupe contrôle.

Ainsi, après huit semaines d’une diète pauvre en hydrates de carbone et riche en graisses, les participants avaient perdu un peu de poids (plus que le groupe contrôle), mais surtout, l’objectif de réduction des dépôts graisseux sur la ceinture abdominale et dans les muscles ‒ sans fonte musculaire concomitante ‒ était atteint . La morphologie s’était modifiée comme espéré.

Amy Goss, coauteur, ajoute que l’équipe “ a aussi constaté une amélioration significative du profil lipidique, qui traduit une baisse du risque cardiovasculaire, ainsi qu’une meilleure sensibilité à l’insuline, associée à un risque moindre de diabète de type 2. Globalement, nous avons observé une meilleure santé métabolique et une meilleure répartition corporelle des graisses en réponse à ces huit semaines de diète pauvre en hydrates de carbone ”.

Oui, les œufs sont bons pour la santé !

La consommation d’œufs, longtemps sujette à caution par rapport à son impact sur les niveaux de cholestérol notamment, fut un pilier de cette diète pauvre en glucides. Le Dr. Goss a demandé à ses participants d’en consommer trois par jour. " Nous ne pouvons pas déduire que la consommation quotidienne d’œufs explique nos résultats, mais je pense qu’on peut en conclure qu’il est possible d’incorporer les œufs à un tel régime sans que cela ne nuise à la cholestérolémie chez l’adulte âgé ”, explique encore Amy Goss. " Aujourd’hui, les recommandations officielles reconnaissent les œufs comme une source de premier ordre en nutriments importants comme les protéines, la choline, la vitamine B12, le sélénium ou encore la vitamine D, avec des effets bénéfiques aussi bien sur la croissance et le développement que sur le maintien de la masse musculaire », tient-elle à préciser.

Du point de vue des ingrédients de ce régime, il intégrait, outre les trois œufs quotidiens, d’autres sources de protéines comme de la viande rouge, du porc, de la volaille et du poisson, des glucides à faible index glycémique comme des légumes-feuilles, des fruits et des graines non transformés et sans sucres ajoutés. Les lipides étaient, quant à eux, fournis par des huiles d’olive, de noix de coco et de noisette, du beurre, du fromage, du lait de coco et des avocats , avec l’objectif d’avoir une part majoritaire d’acides gras mono-insaturés et de triglycérides à chaîne moyenne.

Les résultats de ce régime de huit semaines sont particulièrement probants du fait qu’il permet une amélioration significative du métabolisme mais préserve en même temps d’une perte de poids trop importante et d’une réduction de la masse musculaire chez les seniors . S'il reste à valider les effets d'un tel régime sur un terme plus lointain, il peut d'ores et déjà s'envisager comme un support ponctuel intéressant pour modifier ses paramètres de risque cardiovasculaire.

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Références bibliographiques

"Effects of weight loss during a very low carbohydrate diet on specific adipose tissue depots and insulin sensitivity in older adults with obesity: a randomized clinical trial". Nutr Metab 2020 doi: 10.1186/s12986-020-00481-9.

 

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