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Énergétique:
un remède de cheval
Symbole de puissance, le cheval représente l’élan vital dont se sont nourris les peuples pour aller plus vite, plus loin. Partenaire universel d’évolution, il a pourtant bien plus à offrir que force et vélocité. J’ai rencontré Anne-Christine Clerc dans un haras pas comme les autres. Au cœur du Périgord pourpre, elle accueille des personnes en quête de leur vraie nature pour des tête-à-tête vibrants avec l’animal.
Dans de nombreuses traditions, les récits mythologiques associent le cheval à la figure du guérisseur. Chez les Grecs de l’Antiquité, le dieu médecin est Chiron, un centaure : buste d’homme, corps équin et mains habiles. Son nom serait même à l’origine du mot « chirurgie ». En Inde, les Védas parlent des Aśvin, « les cavaliers », capables de panser toutes les plaies et les infirmités. L'étymologie d'Hippocrate lui-même, père de la médecine moderne, ne signifie rien de moins que « puissance du cheval ».
De tous les animaux, pourquoi le cheval jouit-il d’une telle aura thérapeutique ? Pour Anne-Christine Clerc, « le cheval est sauvage par nature. S’il s’est laissé domestiqué, c’est pour se mettre au service de l’être humain en tant que thérapeute. »
Équitation thérapeutique, hippothérapie, équithérapie, thérapie avec le cheval ?
L’utilisation du cheval pour soigner est ancestrale. Certains penseurs ont formalisé ses bienfaits pour le corps et l’esprit. Ainsi, dans son Encyclopédie, Diderot rédigea un traité intitulé « De l’équitation et de ses conséquences pour se maintenir en bonne santé et pour la recouvrer ».
Depuis, différentes approches et terminologies ont émergé. Si l’équithérapie représente le terme générique pour désigner la médiation équine (au même titre que la médiation artistique dans l’art-thérapie), l’équitation thérapeutique offre un support cognitif et affectif spécifique auprès des personnes handicapées, grâce aux randonnées et aux soins prodigués aux chevaux. On parle de thérapie avec le cheval (TAC) pour désigner une relation d’aide auprès d’enfants et d’adultes souffrant de pathologies physiques ou mentales (dépression, troubles du comportement, addictions…) tandis qu’en Suisse et en Belgique, l’hippothérapie vise la rééducation motrice du sujet en selle par une mobilisation du bassin et de la colonne.
Née au bord du lac Léman, Anne-Christine s'est formée à cette technique « une forme de kinésiologie par le cheval où le thérapeute apprend surtout des choses techniques, mentales. Proposer un parcours, mobiliser le bras droit puis le bras gauche, être dans l’action… On passe à côté de la personne et de son histoire ». L'idée de ce lieu de ressourcement, situé en Dordogne, lui a été soufflée par ses chevaux qui « ont voulu m’enseigner une façon plus globale de travailler ».
« Le cheval remue ce qui s’est figé en vous »
« Le cheval est un miroir. Il perçoit tout. Tout ce que vous essayez de refouler, il vous le révèle » me dit Anne-Christine en entrant dans la grange réhabilitée en box collectif pour ses six chevaux. Est-ce l’allure, par nature imposante, de l’équidé qui pousse à mesurer ses gestes, à baisser la voix et finalement à atteindre un certain calme ? Ou l’extrême sensibilité, prêtée à ces animaux, qui fascine et apaise ? Probablement les deux. Le contact avec le cheval a ceci de particulier qu'il n’a pas besoin d’être verbal. La communication s’établit sans les mots, d’abord par la présence puis par le toucher. Le dialogue s’installe, en silence, rassurant autant que corpulent, rappelant la relation fusionnelle entre la mère et son enfant. « Tous les chevaux font ça avec leurs humains, leurs gardiens », poursuit Anne-Christine qui n’aime pas le mot « propriétaire ». Le corps-à-corps, langage originel du développement psychomoteur et affectif, marque alors la porte d’entrée d’une expérience pour accéder à soi : « Le cheval va remuer ce qui s’est figé en vous, il est fait comme ça.»
Après s'être formée à la communication intuitive avec Anna Evans et à la communication animale avec Laila Del Monte (la pionnière du genre), Anne-Christine comprit que ses chevaux communiquaient naturellement, de manière énergétique, de conscience à conscience. « Je propose simplement aux gens d’entrer dans l’espace des chevaux et on voit ce qui vient : soit la personne se sent attirée par un cheval en particulier, soit c’est l’un d’eux qui s’approche. Certaines personnes restent assises, lisent, se relaxent par terre et, au bout de quelques minutes, le cheval qui va les aider vient à elle. Comme vous, en ce moment, avec Arc-en-Ciel », me souffle-t-elle. Pendant que nous parlions, les autres chevaux sont sortis et je n’avais pas vu Arc-en-Ciel se placer derrière moi.
"Pas besoin de monter sur leur dos pour qu’ils révèlent là où ça coince"
« J’ai observé que les chevaux absorbaient beaucoup plus le mal-être de la personne quand celle-ci était dessus que lorsqu’elle était au sol. Comme ils entrent en résonance avec elle, ils peuvent à leur tour avoir des problèmes de santé », me raconte Anne-Christine. Moins confrontant pour l’animal, ainsi plus libre de s’approcher ou non, le travail se fait intégralement au sol. Une autonomie, les deux pieds dans la terre battue, rappelant à l'individu qu’il garde le contrôle, ce qui l’aide à se relâcher. Le soin peut alors commencer. Comme en mission, le cheval est tout à son travail : « Il casse les fermetures en vous pour que l’énergie puisse à nouveau circuler (...) J’ai vu ma jument dominante, l’un de mes chevaux les plus dynamiques, rester deux heures, immobile, la tête contre une personne en fauteuil roulant, qui depuis des années ravalait la colère de son accident.» Certains sentiront des points, une douleur, une chaleur... Quant à moi, dans ma gorge, quelque chose tremble depuis plusieurs minutes, « le siège de l’expression, glisse Anne-Christine. C’est intéressant car vous êtes journaliste ».
Devenir chevalier, pas cavalier !
« Il faut parfois du silence pour écouter ce qu’on a enfermé en soi, accueillir ce qui remonte et passer à la suite ». Dans ce lieu hors du temps, à l’écart des routes secondaires, l’écrin forestier de cette ancienne ferme offre une sécurité suffisante pour revenir à une forme d’essentiel. « Je propose aux gens de déposer les cartes de leur vie mais il faut se sentir appelé. Tout le monde n’y est pas prêt », raconte l’hôte qui accueille des couples, des familles ou des personnes seules, pour des séjours en immersion avec les chevaux. « J’ai vu un jeune en rupture sociale rejeter l’idée de couper son téléphone portable, et rentrer par le train du soir. J’ai vu aussi un couple en crise avec deux fillettes. Au début du séjour, les parents dormaient séparément, les filles avec leur mère. À la fin, tout le monde avait retrouvé sa place dans la famille ». Dans des séjours résidentiels de trois, cinq ou dix jours en moyenne, les journées comprennent aussi des temps de méditation et de verbalisation autour de la grande table de cuisine : « Les vingt-quatre premières heures, il y a des pleurs, on lâche tout : c’est ce que j’appelle “l'effet cheval”.» Le temps nécessaire pour résoudre quelque chose d’ancien et mettre en place quelque chose de nouveau, « pour partir en quête de son Graal intérieur, devenir chevalier et non cavalier », ajoute la spécialiste.
Cheval Peyo, star des hôpitaux
Un cheval faisant résonner ses sabots dans les couloirs d’un service de soins palliatifs, ça n’existe pas. Et pourtant ! Après des années de spectacles de haute voltige, Hassen Bouchakour, héritier d’une famille de cavaliers et fauconniers d’Algérie, a lancé l’association Les sabots du cœur. Avec Peyo, qui signifie « serpillière » en patois du Gard, ils se rendent dans les hôpitaux et les EPHAD de France. Brutalisé par les autres chevaux lorsqu’il était poulain, Peyo est devenu un étalon majestueux doté d’une hypersensibilité à la souffrance. Depuis sept ans, à Calais, Nice, Dijon ou au Havre, il se rend au chevet des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer et des patients en fin de vie. Premier cheval autorisé dans l’univers hospitalier, Peyo apporte à la fois réconfort affectif et empathie intrigue. Des malades âgés, mutiques depuis longtemps, réagissent à la venue de Peyo ; ils veulent attraper la longe, lui toucher la tête. Ses visites font l’objet d’une étude scientifique : en gériatrie mais aussi en pédiatrie et en psychiatrie, les équipes médicales cherchent à comprendre le don de l’animal et comment intégrer d’autres chevaux dans la prise en charge de certaines pathologies. De son côté, Hassan Bouchakour, travaille à la création d’un lieu à Calais pour accueillir les personnes en fin de vie ainsi que leurs familles. Un centre pour la dignité humaine, entouré de Peyo et d’autres animaux.
Aller plus loin
Pour un séjour chez Anne-Christine Clerc : La Source, http://lassource.com
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La trousse d'urgence des animaux