Des antibiotiques pour oublier

L’exposition à n’importe quelle forme de violence est susceptible de générer un état de syndrome post-traumatique (ESPT) et de transformer le quotidien en véritable cauchemar. Le sentiment d’impuissance totale face à l’horreur et la peur d’être à nouveau confronté à ce type d’événements altèrent profondément la capacité d’appréhender la réalité telle qu’elle est. Afin de réduire l’impact de ce type de peur réactionnelle sur le quotidien, une équipe de chercheurs s’est employée à inhiber l’action de la MMP9, une enzyme impliquée dans le processus de mémorisation de toute forme de menace. Elle a utilisé pour cela la doxycycline, un antibiotique, sur un petit groupe de volontaires préalablement conditionnés à relier une couleur avec la survenue immédiate d’un choc électrique.

Au bout d’une semaine, ces personnes ont été exposées à nouveau à la couleur sans toutefois recevoir une décharge électrique. La peur générée chez les sujets traités par doxycycline s’est alors révélée moindre de 60 % comparativement à celle observée chez les sujets qui avaient reçu un placebo. Conclusion des auteurs : les antibiotiques qui inhibent la MMP9 pourraient être utilisés en prévention primaire de l’ESPT chez les personnes connues pour y être plus sensibles que les autres. Rappelons que l’EMDR peut être utilisée en prévention chez les personnes reconnues fragiles, car celles-ci ont souvent vécu des situations difficiles qui n’ont pas été digérées.