Luc Bodin
À chaque fois que cela me paraît nécessaire et utile au patient. Je ne rejette aucune thérapeutique à partir du moment où le rapport entre bénéfice et risque est favorable.
La médecine est un art basé sur la science. C’est donc avant tout la clinique et l’expérience qui me guident. Mais je me sers également beaucoup de bilans plus ou moins complexes, de la biologie classique au typage lymphocytaire en passant par des bilans nutritionnels.
Comme le suggérait Hippocrate, c’est la base de la santé et de la médecine. Il n’y a pas un patient à qui je ne donne des conseils nutritionnels. De l’obésité au cancer en passant par les allergies ou les infections ORL. Récemment, lors d’un colloque auquel je participais, on m’a qualifié de spécialiste des maladies de la nutrition. C’est un raccourci qui me convient bien car c’est presque un équivalent du terme de médecine générale !
Je fais partie depuis longtemps de l’Association Kousmine et les travaux de cette grande dame me guident beaucoup. J’ai travaillé avec le Dr Jean Seignalet mais aussi avec des naturopathes comme Robert Masson. Tous ces spécialistes m’inspirent dans mes conseils mais je me base aussi sur les dernières données acquises de la science (qui n’a pas prouvé, par exemple, que le lait était bon pour la santé !)
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Comme je le disais précédemment, elles sont très nombreuses. L’alimentation est impliquée dans toutes les pathologies chroniques. À côté du diabète et des maladies cardiovasculaires qui sont bien connues, il faut citer en priorité le cancer mais aussi les maladies auto-immunes ou allergiques dont l’aspect nutritionnel est moins bien maîtrisé.
L’ostéoporose est avant tout une pathologie liée à l’alimentation et à l’hygiène de vie. Les carences en calcium mais aussi en silice, en oligoéléments, en vitamine B12, en vitamine D et surtout en protéines sont les principales causes de l’ostéoporose. Les hormones ne sont que secondaires. D’ailleurs, toutes les femmes sont ménopausées un jour et pourtant toutes ne font pas d’ostéoporose. Dans le même esprit, un tiers des fractures du col du fémur surviennent chez des hommes, sans aucun facteur hormonal. Il ne faudra pas oublier l’activité physique qui est le complément naturel d’une alimentation saine et équilibrée.
Je pense qu’on exagère la problématique du cholestérol. J’ai un avis proche de celui du Dr Michel de Lorgeril dont je recommande les ouvrages. Il montre bien que les études concernant les traitements du cholestérol ne réduisent pas de façon significative la mortalité globale. Il ne faut pas pour autant négliger l’importance et la gravité des maladies cardiovasculaires, en grande partie liées à une consommation déséquilibrée en acides gras : excès de graisses saturées et trans, carences en oméga 3.
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Il ne faut jamais avoir des positions excessives ou trop tranchées mais j’ai pu souvent constater à quel point l’approche du Dr Seignalet était efficace et utile pour mes patients. L’intestin est certainement un des centres majeurs de notre santé. À mon avis, la majorité des maladies modernes viennent de l’alimentation et donc de l’intestin !
Nous n’avons ni le temps ni la place d’expliquer cela en détail. Il faut des pages d’argumentations pour aborder cette question. Pour tenter de résumer, si l’intestin est trop perméable il laisse passer des molécules qui vont faire réagir un système immunitaire prédisposé et entraîner des réactions de type allergique ou auto-immune. Mais ce n’est qu’un raccourci !
Je conseillerais d’abord de lire les livres des docteurs Catherine Kousmine et Jean Seignalet, et d’équilibrer son alimentation. Ensuite, la prise de symbiotiques et éventuellement de chlorophylle peut être très efficace. Pour aller plus loin, on pourra aussi consulter un homéopathe qui proposera un traitement homéo ou bien aussi de la cannelle, du curcuma ou des plantes adaptées aux symptômes.
La nutrithérapie commence dans l’assiette ! Mais l’alimentation n’est pas toujours suffisante, surtout en cas de fragilité ou de pathologies. Les compléments alimentaires de qualité, à doses nutritionnelles, peuvent avoir leur place, surtout dans une démarche de prévention des maladies dégénératives.
Dr Menat Cette question est bien trop vague pour pouvoir y répondre. Cela dépend du patient, de ses symptômes, de sa génétique, de ses antécédents et éventuellement des carences dépistées dans les bilans.
Oui, il suffit de lire « Anticancer », l’excellent livre du Dr David Servan-Schreiber pour s’en convaincre !
Beaucoup de choses : prévention de la maladie, réduction du risque de récidive, accompagnement pendant les chimio et radiothérapie. Les traitements naturels ont leur place à tous les stades du cancer en prenant en charge le terrain. Mais ils ne soignent pas la maladie elle-même.
Dr Menat Elle a une place certaine mais ce sont uniquement des perfusions de vitamine C à hautes doses qui peuvent influencer l’évolution de la maladie comme le laissent penser certaines études américaines.
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Dr Menat Là encore, ils sont nombreux. On peut citer dans le désordre : curcuma, thé vert, resvératrol, les flavonoïdes en général, le desmodium pendant la chimio et bien d’autres encore !
Dr Menat Oui, je donne un cours une fois par an aux élèves des trois années que comporte ce diplôme.
Dr Menat Je vais agir au sein de l’Association Santé Environnement France (ASEF) pour aider à la prise de conscience du rôle de l’environnement dans le développement de nombreuses maladies. C’est essentiel pour l’avenir de nos enfants.
Jean-Jacques Rousseau a écrit : « Laissez longtemps agir la nature avant de vous mêler et d’agir à sa place, de peur de contrarier ses opérations. »
Le Dr Éric Menat est médecin généraliste. Il est spécialisé en homéopathie et phytothérapie et diplômé en carcinologie clinique, médecine prédictive et nutrition. Il est également enseignant à la faculté de Médecine de Bobigny et à la faculté de Besançon. Il est l’auteur d’un livre paru chez Thierry Souccar Editions, « La diététique anti-constipation », où il présente les traitements naturels les plus efficaces et conacre un long chapitre aux intolérances alimentaires.