Vittoria Siegel
Une étude canadienne portant sur 2 402 personnes hospitalisées et âgées en moyenne de 76 ans vient rappeler la dangerosité des certains médicaments avec l'avancée en âge. À leur sortie de l’hôpital, dans deux cas sur trois, au moins un médicament potentiellement inapproprié (MPI) leur avait été prescrit. Près de 50 % des patients ont continué à prendre au moins un MPI qui leur avait été prescrit avant même leur admission ; 30 % se sont vus attribuer un nouveau MPI. On ne s'étonnera pas, dés lors, qu'un mois plus tard, 9 % ont consulté à cause d’un effet indésirable en lien direct avec un médicament potentiellement inapproprié.
Les MPI sont des médicaments dont les effets indésirables sont accrus quand ils sont prescrits aux personnes âgées de 65 ans et plus dont les fonctions, notamment hépatiques, rénales ou cérébrales, se fragilisent de façon physiologique avec l'âge. En effet, plus on avance en âge, plus le risque médicamenteux augmente, souvent en lien avec une pathologie chronique. Plus cette pathologie est sévère, plus le risque médicamenteux est exacerbé. Un outil de détection appelé STOPP/STARTv2 est aujourd’hui à la disposition du corps médical afin de diminuer la présence des MPI dans les ordonnances et l’automédication des seniors.
Les principaux MPI sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène, la péthidine (antalgique morphinique), certains antidiabétiques ou les anxiolytiques. Et la liste est longue.
Référence
D. L. Weir, T. C. Lee, et al. dans Journal of the American Geriatrics Society.
Les critères STOPP/START.v2 :adaptation en langue française