La rédaction
Évaluer le nombre de décès lors d’une épidémie a toujours été un pari impossible à tenir. La pandémie de Covid-19 en est le dernier exemple flagrant : aujourd’hui encore, il n’existe pas de système universel de déclaration des décès ; les critères permettant d’affirmer l’infection ont évolué en même temps que l’amélioration des moyens d’investigation ; la saturation des services de santé expose à un plus ou moins grand nombre de morts qui auraient pu être évitées dans des conditions normales, etc. Aussi est-il plus juste de parler d’excès de mortalité en définissant ce concept comme la différence entre le nombre de décès enregistrés, toutes causes confondues, et le nombre de décès prévisibles compte tenu des chiffres enregistrés au cours des années précédentes. Ainsi, alors que les chiffres officiels de la mortalité par le Covid-19 au cours des années 2020 et 2021 – les semaines 31 à 33 de 2020 n’ont pas été prises en compte en raison d’une accalmie de la pandémie –, s’élèvent à 5,95 millions sur toute la planète, ceux de la mortalité en excès s’élèveraient à 18,2 millions ! Soit environ 12,3 millions dus aux effets de la crise sanitaire sur l’accès aux soins, la santé mentale, etc. En moyenne, tous pays confondus, l’excès de mortalité a été de 120,3 pour 100 000 personnes. En France, il a été de 124.