Jean-Pierre Giess
La " guerre " contre le Covid semble s’être retirée sur la pointe des pieds, telle une marée descendante. Le narratif quasi universel des débuts a cessé de mobiliser : les 3e et 4e doses n'ont pas reçu l'accueil escompté auprès du public, et les dégâts possiblement imputables aux injections vaccinales commencent à sortir dans la presse et les publications scientifiques, et à être connus de la population, chacun ayant connaissance dans son entourage d'un épisode possiblement en lien avec les " vaccins ". Les institutions de santé ont elles aussi commencé par reconnaître un problème concernant les menstruations, et il n’est pas improbable que d’autres évènements – myocardites, thromboses, morts subites –, soient pris en considération.
L’état de sidération initial, qui a permis de faire accepter des mesures comme l’interdiction opposée aux médecins de recourir à certains traitements (hydroxychloroquine, azithromycine, ivermectine…) ou les auto-attestations de sortie, s’est dissipé. La faculté de penser revient aux populations, et les critiques, initialement occultées, deviennent audibles. Aux contestataires de la première heure (Didier Raoult, Christian Perronne…), se sont ajoutées des voix de divers horizons, qui inexorablement érodent le récit de gestion de crise des gouvernants.
Avec le recul, les séquences qui ont sclérosé de peur le monde entier paraissent aujourd’hui caricaturales à l’excès. Du catastrophisme propagé depuis la Chine (images de passants chinois qui s’effondraient dans la rue, construction expresse d’un hôpital) jusqu’à l’aveu que les vaccins n’arrêtent finalement pas la transmission, on en vient naturellement à se demander si tout n’a pas été qu’outrance et mystification. Il ne se passe plus une semaine sans que de nouvelles révélations n’illustrent à quel point la médecine et la science ont été vilipendées.
La Dre Alice Desbiolles, médecin de santé publique et épidémiologiste, écrit dans son dernier ouvrage Réparer la santé (éd. Rue de l’Échiquier) qu’à l’occasion de l’épidémie de Covid, " force fut de constater que la médecine, ses fondamentaux, ses méthodes, son cadre conceptuel réglementaire et éthique étaient en train de disparaître ". Loin d’avoir le profil d’une " complotiste ", la Dre Desbiolles était entendue au Sénat en février 2022, où elle interrogeait déjà la pertinence et la qualité des indicateurs statistiques et des modélisations utilisés pendant l’épidémie pour justifier les mesures sanitaires.
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L’un des moteurs-clés dans le décollage de la fusée Covid fut la modélisation proposée par le Dr Ferguson au Royaume-Uni : en mars 2020, l'épidémiologiste prévoyait que la Grande-Bretagne dénombrerait jusqu’à 550 000 morts, et les États-Unis 1,2 million. C’est principalement sur la base de ces projections que les autorités occidentales décideront les confinements et autres mesures de " distanciation sociale ". Fin 2021, le bilan officiel britannique s’élevait à près de… 150 000 " décès Covid " (sans distinction entre morts " avec Covid " et " du Covid ").
Les chiffres, justement, c’est la spécialité de Pierre Chaillot, stasticien à l'Insee et auteur de Covid 19, ce que révèlent les chiffres officiels (éd. L’artilleur). Son analyse sur la base des données officielles dessine une présentation partielle et tronquée de la réalité de la crise, d’abord au service de la communication catastrophiste choisie par les autorités à propos de la mortalité et de la situation hospitalière, puis rassuriste quand il s’est agi de l’efficacité et de la sécurité des vaccins. Immédiatement catalogué dans la " complosphère ", l’ouvrage n’a pourtant fait l’objet d’aucune contre-expertise solide.
La technique de PCR, ou réaction de polymérisation en chaîne (Polymerase Chain Reaction, en anglais), sur laquelle reposent les tests de dépistage Covid, ne vaut qu’à condition de ne pas dépasser un Ct (cycle d’amplification) d’environ 25, pour lequel il ne reste déjà plus que 70 % d’échantillons positifs lorsque mis en culture, d’après une étude spécifique au coronavirus. Or, depuis le début de la « pandémie », la quasi-totalité des tests ont été réalisés avec des Ct de 37 jusqu’à 40 (et même 45 en France), des valeurs impliquant une « charge virale » si faible que le sujet est très peu à risque de développer la maladie ou de la transmettre. Un biais que le New York Times avait relevé dès juillet 2021, signalant que les faux positifs pouvaient possiblement représenter jusqu’à 90 % des tests.
Le scénario covidien fut rapidement égrené dans un cadre de secret quasi militaire (les Conseils de défense), assorti de la suspension de tout débat, conduisant, selon la philosophe Barbara Stiegler, à une mise en danger de la démocratie. Et à un clivage momentanément irréductible au sein de la population, la faute à "un récit fallacieux, opposant deux camps : celui des défenseurs de la santé publique et celui des partisans des libertés et de la démocratie ". Entre les deux, " chacun était désormais sommé de choisir ". Barbara Stiegler dénonce de surcroît, avec De la démocratie en pandémie, une dissimulation de l’état de la science. Mais la digue se fissure : à titre d’exemple, la pertinence du masque facial, l’un des outils phares de la crise, est battue en brèche par une méta analyse publiée fin janvier 2023 par les revues Cochrane.
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Même les vaccins à ARN messager (ARNm), d'abord présentés comme l’unique porte de sortie de crise, ont finalement été déclassés, par ceux-là mêmes qui les avaient promus, de Saint-Graal " sûr et efficace " à médicament-vaccin – artifice linguistique peinant à dissimuler le flou de leur nature réelle. Le British Medical Journal a, dès novembre 2021, dénoncé les lourdes irrégularités de l’essai clinique de phase 3 de Pfizer qui a servi à son autorisation en urgence. Des manquements repris par le journal allemand Die Welt, tandis que le New York Times déposait plainte devant la justice européenne pour demander la divulgation des textos échangés entre la présidente de la Commissions européenne, Ursula von der Leyen, et le patron de Pfizer dans le cadre des commandes astronomiques du vaccin développé avec BioNtech.
Aux États-Unis, un collectif d’experts déplore le manque d’informations qui a caractérisé le déploiement des vaccins Covid, ne permettant pas le consentement éclairé du patient. Ce dernier n’a pu que se fier aux affirmations des officiels : Joe Biden, la scientifique américaine Rochelle Walensky et autre Anthony Fauci (un immunologue américain). Une situation qui a motivé la Coalition Advocating for Adequately Labeled Medicines (CAALM) à lancer une pétition pour que soient mises à jour les notices accompagnant les vaccins Covid, et qu'elles mentionnent notamment que l’étude de phase 3 du vaccin Pfizer a montré une baisse d’efficacité dès deux mois après la seconde dose, ainsi que les nombreux effets indésirables.
La révélation progressive par The Telegraph d’échanges sur WhatsApp entre officiels anglais interroge pour le moins. Que penser de ce message de Matt Hancock, secrétaire d’État à la Santé du gouvernement de Boris Johnson, en décembre 2020, demandant à Damon Polle, l’un de ses conseillers en communication : « Quand déployons-nous le nouveau variant » ? Faut-il comprendre que les récits relatifs aux variants étaient « déployés » à volonté dans l’objectif d’entretenir la peur et le consentement du public ? C’est manifestement le choix qu’à fait ce gouvernement, au détriment des avertissements émanant de scientifiques pourtant ses propres conseillers (Patrick Vallance, Chris Whitty…), selon lesquels il était trop tôt (en février 2020) pour vacciner devant une létalité du Covid aussi faible (!) et qu’il faudrait attendre des mois pour s’assurer de la sécurité des candidats-vaccins…
Les femmes enceintes et allaitantes n’ayant pas figuré dans les essais de Pfizer et Moderna, leurs vaccins n’ont d’abord pas été recommandés à ce public. Puis en janvier 2021, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC, Centres pour le contrôle et la prévention des maladies) ont argué que les vaccins à ARNm n’étaient "pas susceptibles de représenter un risque spécifique pour les personnes enceintes ". Une position aussitôt approuvée par les sociétés professionnelles de gynécologie et d’obstétrique américaines et anglaises ainsi que l’EMA (l’Agence européenne du médicament) et immédiatement suivie du déploiement des injections sur le terrain, y compris en France.
Après des essais sur les souris plutôt alarmantes, Pfizer a tout de même initié un essai spécifique en février 2021 sur des femmes enceintes. Initialement prévu avec 4 000 femmes, le recrutement s’est arrêté à 349 participantes, et depuis, plus aucune nouvelle. Interrogé, Pfizer a expliqué avoir rencontré des difficultés dans le recrutement, et que par ailleurs les recommandations officielles depuis janvier 2021 ne justifiaient plus l’essai – une position validée par la FDA (Food and Drug Administration) et l’EMA – et que, depuis, le déploiement en vie réelle avait donné lieu à la publication de suffisamment de données concrètes.
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Pfizer, qui est avec Moderna le porte-drapeau de la technologie des ARNm, symbolise à elle seule l’omnipotence et les pratiques délictueuses d’une industrie pharmaceutique dont le chercheur indépendant Fabien Deruelle éclaire l’influence tous azimuts dans l'article The pharmaceutical industry is dangerous to health. Further proof with Covid-191, paru dans Surgical Neurology International. Multicondamnée aux États-Unis à la suite de nombreuses class actions (recours collectifs, NDLR), l’industrie pharmaceutique, et Pfizer en particulier, n’ont pas cessé pour autant de manipuler l’information, de falsifier des essais cliniques et de dissimuler des données. Des méthodes grandement facilitées par leur infiltration aussi bien à l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) que dans les universités, les journaux, les réseaux sociaux ou la politique, et leurs liens avec des organisations comme la Darpa (Defense Advanced Research Projects Agency), un département américain de la Défense, et la Barda (Biomedical Advanced Research and Development Authority), un bureau du département de la Santé chargé du développement de contre-mesures médicales. Cette dernière serait impliquée, avec la FDA, dans la réfutation de l’hydroxychloroquine comme traitement du Covid.
Fin 2020, il n’a fallu que cent huit jours à la FDA pour accorder une autorisation, certes temporaire, à l’utilisation d’urgence du vaccin Pfizer-BioNtech. Sur la base des données partielles d’un seul essai clinique en cours. Devant la difficulté opposée tant par Pfizer que par la FDA et les CDC à quiconque s’est avisé ultérieurement de demander à consulter les données, un groupe de médecins et de scientifiques de renom, Public Health and Medical Professionals for Transparency, a demandé à la justice d’accélérer l’accès à celles-ci.
La FDA demandait à pouvoir les déclassifier au compte-gouttes sur une période de 75 ans (!), arguant de la complexité d’une telle opération… En vertu de la loi américaine sur la liberté d’information, le juge fédéral du Texas ordonnait finalement en janvier 2022 une divulgation au rythme de 55 000 pages par mois à partir du 1er mars 2022, qui devait aboutir à une déclassification complète dans un délai de huit mois.
L’OMS s’est lancée dans une révision de son Règlement sanitaire international (RSI) et prépare en parallèle un futur traité international sur la prévention des pandémies, un ensemble de règles visant à prévenir et circonscrire la propagation de menaces sanitaires, comme le Covid ou Ebola. Les 196 États signataires du RSI, bien qu’engagés par leur adhésion, disposaient jusqu’ici d’une certaine latitude dans l’application de ses recommandations. Mais « en réponse aux défis posés par la pandémie de Covid-19 », des amendements en cours de discussion prévoient un paquet de règles cette fois juridiquement plus contraignantes, ne laissant plus place à interprétation au plan national. D’après les opposants à cette révision (dont une majorité des pays africains), il s’agirait d’une réforme liberticide, impliquant un véritable transfert de souveraineté à l’OMS.
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C’était prévisible, il ne faudrait pas compter sur les institutions publiques pour exploiter ces données. Ce sont donc des collectifs privés qui y travaillent, tels ceux de Naomi Wolf et Steve Bannon, qui ont publié dans leur ouvrage Pfizer documents analysis reports un premier bilan, faisant état de nombreux problèmes relatifs à l’efficacité annoncée de la vaccination – en réalité au moins inférieure de moitié –, à un nombre d’effets secondaires très sous-estimé, à la conformité du vaccin commercialisé par rapport à la formulation soumise à autorisation, à des ratés de fabrication, à la migration des composants vers la plupart des organes, etc.
Marché aux poissons ou laboratoire, naturel ou trafiqué, l’origine du coronavirus fait débat depuis de longs mois. L’échappement de laboratoire, possibilité d’abord taxée de complotiste, est aujourd’hui sérieusement envisagé, la fable du pangolin ayant fait long feu. Les réticences de la Chine à faciliter une enquête en bonne et due forme à Wuhan semblent cependant avoir eu raison des velléités investigatrices de l’OMS.
Un obstacle qui n’a pas empêché de nouvelles révélations devant le Congrès américain début mars (notamment par le Dr Robert Redfield, ancien directeur des CDC) sur le rôle ambigu du Dr Fauci et des NIH (National Institutes of Health, dont il a été le directeur jusqu’à sa récente retraite) : il est soupçonné d’avoir couvert le financement par l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) des recherches sur le gain de fonction2 à l’Institut de virologie de Wuhan, d’avoir contribué à discréditer la thèse de l’échappement de laboratoire dès 2020 et imposé une politique anti-Covid autoritaire et scientifiquement non-fondée.
Devant les conséquences potentiellement dramatiques d’une fuite d’un laboratoire P4 3, l’ONG Protect Our Future Too fustige ces travaux à haut risque. Certains de ses membres – scientifiques, experts et militaires – alertent depuis longtemps quant à la dangerosité de la recherche sur les virus prétendument " à risque de pandémie ", et demandent la limitation de ces travaux, la réduction du nombre de ce type de laboratoire et leur encadrement plus strict.
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