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Troubles du spectre autistique : prendre soin de l’intestin.

  • Les liens intestin-cerveau sont aujourd'hui bien documentésLes liens intestin-cerveau sont aujourd'hui bien documentés
Article paru dans le journal nº 55

Les manifestions de l’autisme sont très variables d’un cas à l’autre et sont souvent associées à d’autres troubles sensoriels, moteurs ou physiques dont on parle moins. Parmi ceux-ci, les troubles gastro-intestinaux sont couramment rapportés et concerneraient 70% des enfants autistes. Un nombre convergent d’études montre tout l’intérêt qu’il y a à prendre ces questions au sérieux et à rééquilibrer le système digestif des enfants avec TSA. Des parents ont pu constater des « progrès spectaculaires » à l’issue de ce type de prise en charge.

Plus que les autres, les enfants avec un TSA souffrent de maux de ventre, de constipation, de diarrhée, d’allergies et d’intolérances alimentaires, souvent dus à l’altération de la perméabilité de la membrane digestive et à un écosystème des bactéries intestinales déséquilibré.

Les recherches montrent en effet que le microbiote des personnes avec TSA est altéré au niveau des différentes colonies microbiennes qui le composent, et de leur numération, généralement très appauvrie. À titre d’exemple, on retrouve souvent dans les selles de personnes avec TSA des familles de bactéries comme les Clostridum à des niveaux 10 fois supérieurs à la moyenne, une plus grande présence également d’Escherichia, de Shigella, de Candida albicans... Pourquoi ? Difficile à expliquer avec certitude, d’autant qu’on ne sait toujours pas si ces déséquilibres sont une simple conséquence du trouble autistique ou jouent une part active dans son déclenchement ou son maintien.

Le lien intestin-cerveau

Toujours est-il que ces déséquilibres de la flore intestinale et de l’immunité favorisent une prolifération de levures (Candida albicans), de bactéries ou de virus pathogènes (rougeole, herpès, varicelle, cytomégalovirus...), qui déstabilisent l’organisme d’une manière telle qu’il est difficile d’en mesurer tous les impacts directs ou indirects.

Si on connaît bien aujourd’hui le lien entre une population microbienne intestinale en bon état et un système immunitaire fonctionnel et équilibré, on commence à peine à comprendre le rôle que joue le microbiote dans le développement du système nerveux et du cerveau. Ce qu’on sait déjà, c’est que la flore bactérienne intestinale a un impact sur la fonctionnalité du cerveau, le système nerveux, nos neuromédiateurs, ainsi que sur l’inflammation, autant de facteurs probablement en cause dans l’autisme.

Ce qu’on sait également, c’est que des études cliniques prometteuses sont en cours sur l’utilisation de probiotiques à haute dose chez des enfants autistes et qu’une expérience récente de greffe fécale sur des personnes avec TSA a montré des résultats encourageants non seulement sur les troubles digestifs, mais également sur l’attention et la sociabilité.

Quoi qu’il en soit, réguler la « dysbiose » de la flore intestinale est donc une étape essentielle dans la prise en charge globale des TSA.

«Tout repose sur la santé de notre flore intestinale (...) Elle joue un rôle crucial pour notre santé (production de vitamines, absorption des nutriments, détoxification, immunité...) et de nombreux facteurs peuvent la déséquilibrer (antibiotiques, médicaments, pilule, stress, malbouffe, infections, radiations, substances toxiques...). C’est pourquoi l’autisme se manifeste par des problèmes digestifs », explique le Dr Natasha Campbell.

C’est d’autant plus vrai que les enfants autistes présentant des troubles du système digestif montrent significativement plus de signes d’irritabilité, d’anxiété et de retrait social. De fait, des recherches montrent un lien entre les symptômes gastro-intestinaux et le degré de sévérité de l’autisme, sur des critères comme l’interaction, le langage, la cognition ou le comportement.

Comment, alors, rééquilibrer l’écosystème intestinal ? D’abord en adoptant pendant plusieurs mois les régimes excluant certains aliments. Il est souvent conseillé en parallèle de mettre en place un traitement ou une complémentation pour lutter contre d’éventuels éléments pathogènes ou infections à bas bruit (mycoses, bactéries, virus) qu’on aura identifiés.

Antibiothérapie ?

Dans ce cadre, l’utilisation des antibiotiques est controversée. Les infections à bas bruit justifient-elles un traitement «de choc» par des protocoles antibiotiques systématiques ? Cela va-t-il rétablir la flore ou, au contraire, la détériorer? Cette décision peut se prendre en fonction des réactions précédentes aux antibiotiques, et du type de microbe concerné. En cas de Clostridium difficile, l’antibiothérapie en première intention peut se révéler salvatrice d’après le témoignage de certaines familles. Pour les streptocoques en surnombre, il est possible de combiner les approches, et on peut tenter une cure d’extrait de feuilles d’olivier quelques semaines avant de passer à l’azithromycine, par exemple. Favorable à une approche par antibiothérapie ciblée, le Dr Philippe Raymond du groupe Chronimed relate, d’après son expérience clinique, une amélioration régulière pour une partie des enfants traités.

Les approches naturelles de la dysbiose intestinale


En médecine naturelle, les compléments habituels pour lutter contre la dysbiose et la candidose chronique sont l’ail, l’extrait de feuilles d’olivier, l’extrait de pépins de pamplemousse, la propolis brune ou verte, l’argent colloïdal, et des synergies d’huiles essentielles antibactériennes et antifongiques (laurier noble, thym à linalol, origan compact, cannelle écorce, notamment) sous forme de compléments alimentaires en capsules. Ce type de complémentation peut précéder ou compléter les médicaments antibiotiques, antifongiques ou antiparasitaires.

Enfin l’utilisation postérieure de complexes de probiotiques à haute dose (plus 50 milliards de bactéries par jour) a également démontré d’excellents résultats selon l’expérience des familles (voir notamment l'interview vidéo de 50 minutes du spécialiste des probiotiques Professeur De Simone). Les probiotiques les plus courants et utilisés sont de la famille des Lactobacillus (L. acidophi- lus, L. paracasei, L. plantarum, L. bulgaricus...) ou des Bifidobacterium (B. longum, B. infantis, B. breve...). Des recherches récentes pointent le rôle potentiellement intéressant de la souche L. reuterii spécifiquement, qui, dans des études animales, a généré une hausse de l’ocytocine («hormone de l’attachement» basse chez les autistes), une meilleure plasticité cérébrale et la diminution des cytokines pro-inflammatoires (en surnombre chez les autistes).

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En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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