Accueil L'accouchement c'était pas un truc simpleautrefois ?
L'accouchement
c'était pas
un truc simple
autrefois ?
Comme vous le savez, je n'ai jamais accouché.
Je parle donc de l'accouchement à mon aise, ne sachant presque rien sur le sujet. Pour moi - homme - l'accouchement est la manière qu'a notre espèce de se reproduire, c'est comme ça... et les femmes se sont débrouillées avec l'aide d'une matrone, d'une accoucheuse, d'une sage-femme ou de la voisine... depuis que nous existons. Presque 90% des accouchements dans le monde se font encore à domicile en présence d'une femme de l'art.
Aujourd'hui, chez nous, les femmes qui accouchent veulent avoir plus de confort qu'une case en torchis, c'est normal. Mais certaines se passeraient bien de tout le confort moderne pour des raisons intellectuelles... ou pour de simples raisons d'argent. Et jusqu'ici elles peuvent accoucher à domicile car on ne peut pas le leur interdire... Cela fait partie des libertés fondamentales, désolé...
Mais il y a quand même des gens qui disent qu'il faudrait interdire tout ça. C'est pas sain, pas sécurisé, imaginez... s'il y avait un problème. La maternité ou la clinique, c'est bien mieux.
En fait, les membres du corps médical n'admet pas que les sages-femmes soient encore autorisées à pratiquer sans eux l'accouchement à domicile. Elles ont fait cinq ans d'études, elles ont fait au moins une année de fac de médecine, elles connaissent bien leur métier. Sur les 20 000 sages-femmes en France, il y en a 2 000 qui sont sages-femmes libérales et qui pourraient pratiquer un accouchement à domicile. Elles sont loin de gagner le salaire d'un médecin (24 000 euros par an en moyenne). Leur statut est inscrit dans les textes, mais dans les faits elles ne l'ont pas, elles voudraient seulement être reconnues en tant que "praticien hospitalier", mais ça personne ne veut leur accorder. C'est pour cela qu'elles sont en grève.
Pour beaucoup l'accouchement à domicile n'est qu'un épiphénomène. Elles ne l'ont pas toutes compris, mais l'accouchement à domicile est pourtant le dernier bastion de leur reconnaissance. On voit bien qu'il y a là un enjeu que d'autres qu'elles ont jugé important. N'est-il pas bizarre que les assureurs demandent maintenant une prime de 22 000 euros par an pour les assurer contre le risque de complications après l'accouchement. Et n'est-il pas bizarre qu'elles aient reçu il y a quelques jours, un courrier provenant de l'ordre des sages-femmes leur expliquant qu'elles ne sont pas autorisées à pratiquer les accouchements à domicile sans assurance. Les assureurs et les autorités voudraient interdire la pratique, ils ne s'y prendraient pas autrement.
Ce qu'on ne comprend pas, c'est que dans le même temps, on ferme des maternités partout, on veut faire des économies... Entre parenthèse, l'accouchement à la maison coûte 300 euros à la Sécu, un accouchement à l'hôpital, c'est 3 000 euros...
Je déduis qu'il y a là un gros enjeu dont on n'a pas tout a fait perçu la subtilité inavouable. Mais on voit bien que les sages-femmes vont faire les frais de cette partie de dupes si il n'y a pas derrière elles une mobilisation importante. Ne serait-ce que pour que la liberté d'accoucher à domicile soit respectée.
Une dernière chose, je signale aux femmes dubitatives sur l'accouchement à domicile que certaines sages-femmes organisées ouvrent des dossiers dans les maternités pour s'assurer qu'elles pourront avoir accès à un anesthésiste en cas d'urgence. Et qu'un bébé n'est aujourd'hui pas plus en sécurité dans un hôpital que chez lui.
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