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Un lien entre bisphénol A et asthme chez les fillettes
Les résultats d’une étude espagnole publiés dans la revue Environment International font le lien entre l’exposition prénatale au bisphénol A et les troubles respiratoires chez les petites filles.
Depuis plusieurs années, le bisphénol A (BPA) est pointé du doigt par la communauté scientifique pour sa nocivité sur la santé humaine (effets avérés sur les reins, le foie, et suspectés sur la reproduction et les pathologies cardiovasculaires). Étiqueté comme perturbateur endocrinien, le BPA est très longtemps entré dans la composition d’objets en plastique du quotidien comme les CD, les lunettes, mais aussi les biberons, les assiettes et les couverts, l'intérieur des conserves, les boîtes alimentaires, etc. À la suite de recherches convergentes sur la nocivité du BPA, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a produit des recommandations qui ont conduit le parlement français à adopter, en 2012, une loi visant à « la suspension de la fabrication, de l’importation, de l’exportation et de la mise sur le marché de tout conditionnement à vocation alimentaire contenant du bisphénol A ».
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Mais le mal n’est-il pas déjà fait pour toute une génération de femmes ? C’est ce que suggèrent les récents résultats d’une étude réalisée par l’Institut de santé globale de Barcelone (ISGlobal), soutenue par la Fondation « la Caixa ». Ainsi, les analyses menées sur 3 000 couples mères-enfants originaires de six pays européens (France, Espagne, Royaume-Uni, Grèce, Pays-Bas, Norvège) pendant une dizaine d’années (de 1999 à 2010) indiquent que l’exposition in utero au BPA pouvait avoir des effets négatifs postérieurs sur la santé respiratoire des petites filles (âgées de 7 à 11 ans au moment de l’étude).
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Les filles plus sensibles au bisphénol A
En effet, on sait que les bisphénols contaminent le lait maternel et qu’ils peuvent traverser la barrière placentaire. Les chercheurs espagnols ont donc étudié, d’une part, les échantillons d’urine prélevés pendant la grossesse des mères participantes et ont retrouvé des traces de BPA chez 90 % d’entre elles ; d’autre part, ils ont recueilli et accumulé des données sur la santé respiratoire de leurs enfants des années plus tard au moyen de questionnaires et de tests de débit ventilatoire. Les résultats ont ainsi révélé un lien entre les concentrations de bisphénol A dans l’urine maternelle pendant la grossesse et un risque accru d’asthme et de respiration sifflante chez les fillettes ; une forte concentration de bisphénol A dans les urines pouvait être associée à une augmentation du risque de symptômes respiratoires allant jusqu’à 13 %. Cette association n’a toutefois pas été observée chez les garçons ni dans le cas de deux autres bisphénols étudiés (bisphénol F et bisphénol S). Les chercheurs expliquent cette différence entre les sexes par la nature de perturbateur endocrinien du bisphénol A et son impact distinct sur les hormones sexuelles.
On retient donc notre respiration alors que l’EFSA (European Food Safety Authority) prévoit de finaliser sa réévaluation de l’exposition au BPA et de sa toxicité en cette année 2022.
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