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Le cancer du sein préfère la nuit
« Qui dort dîne », avaient coutume de prévenir les auberges médiévales. Au XXIe siècle, qui dort fait le lit des cellules cancéreuses. Selon une étude suisse, elles profiteraient du sommeil des patients pour former leurs métastases. Sans le vouloir, cette étude pourrait affirmer l’intérêt de la chronobiologie, notamment pour déterminer l’heure la plus efficiente pour administrer les traitements.
Détecté suffisamment tôt, le cancer du sein répond généralement bien aux traitements. Cependant, les choses deviennent beaucoup plus difficiles si le cancer a déjà métastasé, c’est-à-dire lorsque certaines cellules se détachent de la tumeur d’origine pour former de nouvelles tumeurs dans d’autres organes.
Bien que certaines études récentes montrent un lien entre la perturbation de l’horloge circadienne et l’apparition accélérée du cancer, nous supposions jusqu’alors que les tumeurs libéraient en continu ces cellules métastatiques. Mais des scientifiques suisses de l'hôpital universitaire de Bâle qui travaillent sur le cancer du sein viennent d’aboutir à une découverte surprenante : les cellules cancéreuses qui forment plus tard les métastases apparaissent principalement pendant la phase de sommeil des patients atteints. Comme l’explique le responsable de l’étude, Nicola Aceto, professeur d’oncologie moléculaire à l’École polytechnique fédérale de Zurich : « Lorsque la personne atteinte dort, la tumeur se réveille. »
Au cours de leur étude à la fois in vivo et in vitro, qui incluait trente patientes cancéreuses et des souris, les chercheurs ont découvert que la tumeur génère plus de cellules circulantes lorsque l'organisme est endormi. Les cellules qui quittent la tumeur la nuit se divisent plus rapidement et peuvent plus facilement se transformer en métastases, en comparaison aux cellules circulantes qui quittent la tumeur pendant la journée.
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Prochaine étape pour les chercheurs : déterminer comment ces découvertes pourraient rendre les traitements actuels plus efficaces selon qu’ils sont pris à tel ou tel moment de la journée, et découvrir si ce mécanisme qui concerne le cancer du sein s’applique également à d’autres types de cancers. En attendant, cela permettrait déjà d’affiner la façon dont nous effectuons les biopsies. En effet, cette découverte implique que les résultats de ces prélèvements (qui servent à diagnostiquer et à évaluer l’avancée des cancers) peuvent donc varier selon l’heure à laquelle ils sont effectués. L’un des auteurs de l’étude explique que, selon lui, les professionnels de santé pourraient désormais prendre l’habitude d’enregistrer systématiquement l’heure à laquelle ils effectuent une biopsie afin d’aider à produire des données réellement comparables sur le même patient, mais aussi d’un patient à l’autre.
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Références bibliographiques
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