Régime cétogène : grand atout contre le cancer de la prostate, les MICI et l’arthrose ?

Le cancer de la prostate réagit malheureusement assez peu à l’immunothérapie (c’est-à-dire aux stratégies thérapeutiques visant à stimuler les défenses naturelles du corps afin qu'il reconnaisse les cellules cancéreuses et les détruise lui-même) mais la découverte de chercheurs pourrait bien aider à remédier à ce problème.

C’est un jeune doctorant nord-américain, lui-même adepte du régime cétogène, qui a eu l’idée de tester son idée sur des souris. En effet, sachant que les cellules cancéreuses se nourrissent de glucose, il a décidé de voir, en laboratoire, si un régime cétogène (c’est-à-dire sans presque aucun glucide) pourrait empêcher la croissance du cancer.

Lire aussi Prostate : l’influence du métabolisme et du microbiote

Vers la création d’un complément alimentaire aux « pré-cétones » pour permettre à l’immunothérapie de fonctionner ?

Au sein du laboratoire du Harper Cancer Research Institute à l’Université de Notre-Dame (Indiana, États-Unis), ce jeune doctorant a divisé ses souris en sept groupes : le premier traité par immunothérapie seule, le second soumis à un régime alimentaire cétogène avec immunothérapie, le troisième avec un régime cétogène sans immunothérapie, le quatrième traité avec un complément alimentaire contenant des « pré-cétones » (un composé naturellement produit par le corps durant un régime cétogène) sans immunothérapie, le cinquième avec complément aux « pré-cétones » et immunothérapie, et enfin le septième groupe sans traitement.

Résultat : Alors que l'immunothérapie seule n'a eu presque aucun effet sur les tumeurs (comme ce qui arrive à la plupart des patients atteints d'un cancer de la prostate), le régime cétogène associé à l'immunothérapie et le supplément de pré-cétone associé à l'immunothérapie ont réduit le cancer et prolongé la vie des souris. C’est toutefois le supplément avec l’immunothérapie qui a le mieux fonctionné, avec 23 % des souris guéries (elles n’avaient plus de tumeur) et, pour les autres, des tumeurs qui ont diminué de façon « vraiment spectaculaire ».

Lire aussi Cancer de la prostate : le rôle de l’alimentation et du microbiote

Cette découverte pourrait mener, dans les années à venir, à de futures études cliniques examinant comment les régimes cétogènes, ou les suppléments en pré-cétones, pourraient améliorer le traitement du cancer de la prostate. Plus prometteurs encore, les mécanismes complexes mis en lumière par cette découverte (notamment en lien avec l’appauvrissant les neutrophiles par les corps cétoniques) sont aussi ceux qui concernent des maladies inflammatoires comme celles des intestins (MICI) ou de l’arthrose. Ce qui laisse à penser qu’un régime cétogène, ou la prise de ce type de complément alimentaire, pourrait également être bénéfique dans ces autres pathologies.

Lire aussi Maladies auto-immunes, MICI, dépression : que faut-il attendre de la thérapie helminthique par les vers intestinaux ?

Lire aussi Paléo, cétogène, Fodmap, Seignalet, Gaps, Wahls… Principes et intérêts des différents « régimes d’exclusion »