Suites de cancer du sein : l’acupression contre les effets secondaires des traitements

L’acupression est une forme de réflexologie issue de la médecine traditionnelle chinoise. Elle consiste en des pressions sur les méridiens du corps.

Son efficacité dans la réduction de la fatigue due aux traitements du cancer du sein a été démontrée en 2016 par des chercheurs de l’université de médecine du Michigan. Leur étude portait sur 424 patientes en rémission, ayant terminé leurs traitements depuis au moins un an.

Parmi elles, 288 furent tirées au sort puis réparties en trois groupes, traités soit par la voie conventionnelle, soit par deux protocoles d’acupression – l’un dit relaxant, l’autre dit stimulant. L’expérience dura six semaines, à l’issue desquelles les deux protocoles d’acupression obtinrent les meilleurs résultats dans la lutte contre la fatigue.

En outre, l’acupression dite relaxante améliora sensiblement les qualités de vie et de sommeil des patientes en rémission.

Contre la fatigue, mais aussi l’anxiété et la douleur

Publiée en janvier cette année, une nouvelle étude, menée par la même équipe, a repris les données antérieures en s’intéressant cette fois au résultat de l’acupression sur d’autres effets secondaires persistants du traitement du cancer du sein : douleurs chroniques, anxiété, dépression, prise de poids et troubles du sommeil.

« Il est inhabituel pour ces femmes de ne ressentir que de la fatigue. Ces effets secondaires à long terme sont très lourds. Pour certaines, ils peuvent constituer un sérieux handicap dans la vie », explique le P^r Suzanna Zick, docteur en naturopathie et chercheuse à l’université du Michigan. Avec ses collègues, elle a pu constater que ces protocoles d’acupression permettaient de réduire l’ensemble de ces symptômes plus efficacement que les recommandations médicales conventionnelles.

« Si quelqu’un est fatigué ou dépressif, la pratique de l’acupression relaxante s’impose comme une évidence. Pour l’anxiété ou la douleur, les deux méthodes peuvent marcher », affirme le P^r Zick. Elle a mis en évidence que la diminution d’un des symptômes permettait la baisse de certains autres. Ainsi, atténuer l’état dépressif améliore la qualité du sommeil, elle-même contribuant significativement au traitement de la fatigue.

Pour autant, « nous ignorons 80 % des causes de la fatigue. La dépression et le mauvais sommeil ont une petite part, ce qui est logique, mais il y a d’autres facteurs », précise la chercheuse. Elle espère obtenir plus d’information par l’utilisation de la neuro-imagerie.

Ici, les scientifiques ont testé deux types d’acupressions : la relaxante, traditionnellement utilisée contre l’insomnie ; et la stimulante, qui augmente l’énergie vitale. La différence entre les deux résulte dans le choix des méridiens. Cette méthode présente comme avantage de pouvoir se pratiquer seul et sans risques conséquents, si ce n’est de légères contusions sur les points d’acupressions.

Références

“Impact of Self-Acupressure on Co-Occurring Symptoms in Cancer Survivors”, dans Journal of the National Cancer Institute, janv. 2019.

“Investigation of 2 Types of Self-administered Acupressure for Persistent Cancer-Related Fatigue in Breast Cancer Survivors: A Randomized Clinical Trial”, dans Journal of the American Medical Association, nov. 2016.