Accueil Actualités Cannabis médical : dernière ligne droite ?
Cannabis médical : dernière ligne droite ?
Plus d’un an après la publication du décret autorisant l’expérimentation du cannabis médical en France, des assises sur le sujet auront lieu le 16 décembre au ministère de la Santé, afin de faire le bilan et de prévoir l’avenir du cannabis médical dans l’Hexagone.
Organisées par l’association Santé France cannabis, les assises du cannabis thérpeutique « réuniront aussi bien les professionnels du secteur, que les médecins, institutions – comme l’Agence nationale de sécurité du médicament, l’ANSM –, et, bien sûr, les patients qui participent à l’expérimentation. Nous attendons aussi le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui pour le moment n’a pas confirmé sa présence », nous explique Frantz Deschamps, président de l’association. Ces assises interviennent dans un contexte légèrement tendu.
Lire aussi Le cannabis thérapeutique, pourquoi s’en priver ?
En effet, seulement 688 patients (chiffres de la mi-octobre) sont actuellement traités dans le cadre de l’expérimentation sur le cannabis médical. Un chiffre qui s’explique d’une part par les contraintes techniques que sont les quotas de patients par médecins (ou centres de références), mais aussi par l’encadrement strict des malades qui, par exemple, n’ont plus le droit de prendre leur voiture sous traitement. Cependant « la levée récente de ces quotas d’inclusion est un réel progrès et nous saluons cette décision qui devrait permettre l’inclusion plus rapide d’un plus grand nombre de patients », ajoute Frantz Deschamps qui considère ces retards « comme de simples contretemps » même s’il est possible selon lui « de faire mieux ».
Historique de l’expérimentation
Le projet d’expérimentation du cannabis médical est longtemps resté au point mort. En effet, après le vote à l’unanimité du comité scientifique validant la pertinence du cannabis thérapeutique, en décembre 2018, il a fallu attendre la fin 2019 pour avoir le feu vert de l’Assemblée nationale. La crise du Covid-19, notamment, n’a finalement permis qu’en octobre 2020 la publication du décret autorisant l’expérimentation du cannabis médical. Dispositif permettant à 3 000 patients souffrant de douleur neuropathique, épilepsie, effets secondaires de chimiothérapie, sclérose en plaques et soins palliatifs, de s’orienter vers 215 structures médicales de référence définies sur le territoire.
Lire aussi Indications médicales du cannabis
Il y a encore du chemin à parcourir
Ainsi les enjeux portés par ses assises concernent bien sûr les patients, avec un élargissement prévu par l’ANSM des indications préalablement définis en modifiant notamment certains critères d’inclusion concernant les soins palliatifs et la cancérologie. Mais les acteurs français du cannabis médical (laboratoires et producteurs) y porteront également leurs voix, en réaffirmant la nécessité d’une production nationale et souveraine. « Nous ne laissons pas de côté non plus, les questions de sécurité médicale, notamment concernant les profils phytochimiques pour une meilleure standardisation des molécules avec comme objectif un meilleur encadrement thérapeutique », assure Frantz Deschamps.
Lire aussi CBD : les fleurs de la discorde
Les fleurs séchées sont aussi un point de tension, car difficiles à prescrire pour les médecins allopathes, peu habitués au maniement des plantes en thérapie. D’autre part, la manière d’intégrer plus de médecins libéraux pour prendre le relais après l’inclusion des patients, « mérite d’être soulevée », pour le président de Santé France cannabis. Le pari est loin d’être gagné pour le cannabis médical français, même si Frantz Deschamps garde bon espoir : « Ces assises s’inscrivent dans un contexte favorable au développement de la filière du cannabis thérapeutique. Elles visent justement à faciliter et faire accélérer la mise en place et l’encadrement d’une filière française agrosanté en France, en favorisant le dialogue entre toutes les parties prenantes du sujet ». En espérant toutefois que le projet ne parte pas en fumée.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
Le cannabis médical serait trop riche en THC
Légalisation du cannabis thérapeutique : la France entre retard et espoir
Le cannabis thérapeutique, pourquoi s’en priver ?
Cannabis sativa L. : aussi fascinante qu’inquiétante
Le cannabigérol ou CBG : un phytocannabinoïde complémentaire du CBD