Accueil À lire… ou pas Au mépris du corps des femmes, le scandale des implants Essure (Delphine Bauer et Jacqueline Maurette)
Au mépris du corps des femmes, le scandale des implants Essure (Delphine Bauer et Jacqueline Maurette)
Bien moins médiatisé que celui du Mediator, le scandale des implants contraceptifs Essure n’en est pas moins révoltant. Mis au point par la start-up Conceptus avant d’être commercialisé par la multinationale Bayer, le dispositif médical est présenté comme une alternative à la ligature des trompes de Fallope. Il repose sur l’implantation de simples ressorts (un par trompe) dont la pose s’effectue en quelques minutes, sans anesthésie. Si simple, si naturel, presque révolutionnaire, qu’il en sera posé sur quelque 200 000 femmes en France entre 2002 et 2017. Les médecins sont conquis par la méthode.
Remboursées par l’assurance maladie à partir de 2005, les poses d’Essure devancent jusqu’en 2016 les méthodes classiques de ligature. Mais du miracle, on passe rapidement au drame. L’une des victimes rapporte, outre une fatigue immense, des soucis de santé divers : palpitations, règles anarchiques, hémorragie grave, thrombose hémorroïdaire, jusqu’à un épisode de surdité. Elle se voit mourir. Des idées noires, suicidaires. Une descente aux enfers…
Pour justifier ces effets secondaires invalidants qui s’aggravent avec le temps, on lui glisse qu’elle a mal accepté son renoncement à la maternité. Et le soupçon d’hystérie, derrière l’empathie apparente, n’est jamais loin. Sauf qu’elle n’est pas la seule. Elle va ainsi fonder en 2016 l’association Resist, pour favoriser l’information et l’entraide des femmes implantées. En 2017, Bayer prend en toute discrétion la décision de retirer le produit de la vente. Une décision qui n’est pas liée à des problèmes de qualité du produit, selon la firme…
Cet ouvrage important, rédigé par deux journalistes, se présente comme une enquête enrichie de témoignages et met encore une fois en lumière les défaillances des autorités sanitaires censées protéger les citoyens. Car pour Anne-Cécile Groléas, victime et lanceuse d’alerte, « ces implants [l’]ont empoisonnée, ils [lui] ont volé la vie qu[’elle devait] avoir ».
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