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Covid-19. Le rôle bénéfique de la vitamine D confirmé
Si les vitamines se font discrètes dans le discours conventionnel, la recherche confirme et précise leur place dans la prévention des maladies et même dans leur traitement. C’est le cas de la vitamine D qui vient d’être consacrée par toute une série d’études comme indispensable à la réponse immunitaire, y compris face au Covid. Sur la base d'études antérieures, nous vous parlions de son importance le 9 avril dernier. Le 22 mai, l’Académie nationale de médecine intégrait cette précieuse vitamine à ses recommandations.
Une équipe de l’Irish Longitudinal Study on Ageing (Dublin) vient de publier un rapport crucial suite à la pandémie de Covid-19. Les résultats montrent que nos aînés ont d’importantes carences en vitamine D et que celles-ci pourraient avoir un impact négatif important sur leur réponse à l’épidémie.(1) Le confinement est pointé du doigt comme aggravant les carences, chez une population déjà peu encline à sortir s’exposer à la lumière du jour. En sachant qu’un muscle non sollicité par un exercice régulier a encore davantage besoin de vitamine D.
Les chercheurs rappellent que la vitamine D joue un rôle essentiel dans la prévention des infections respiratoires, la réduction de l’utilisation d’antibiotiques et l’amélioration de la réponse immunitaire lors d’infections. Une supplémentation pourrait réduire le risque d’infection et de décès par la grippe et par le Covid-19. D’autant que les épidémies ont lieu l’hiver, lorsque les taux de vitamine D sont encore plus bas.
La vitamine D est nécessaire à la régulation du système immunitaire, ce qui inclue la diminution des cytokines pro-inflammatoires, notamment l’interféron gamma et l’interleukine 6. Dans le viseur, le fameux orage de cytokines que l’on observe dans les formes sévères du Covid-19 et qui est associé aux lésions mortelles des poumons.(2) L’implication du microbiote dans l’intensité de la réponse immunitaire est de plus en plus étudiée. La capacité de la vitamine D à diminuer l’inflammation induite par les lipopolysaccharides (LPS) est mentionnée dans plusieurs études. Les LPS sont des molécules présentes à la surface de certaines bactéries du microbiote et qui servent à initier l’inflammation.
Le rôle de la vitamine D dans les infections virales est également étudié depuis que le polymorphisme génétique des récepteurs à la vitamine D a été associé, chez certaines personnes, à une sensibilité accrue aux infections respiratoires. La vitamine D a été récemment proposée comme traitement adjuvant des lésions pulmonaires provoquées par la grippe H5N1.
L’effet protecteur de la vitamine D est déjà connu dans de nombreuses affections associées à la pneumonie, à l’hyperproduction de cytokines et au syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). Des résultats qui pourraient être extrapolés à l’infection par le SARS-COV-2, justifiant l’utilisation de la vitamine D comme traitement adjuvant.(3) Dans le syndrome de détresse respiratoire aiguë, une supplémentation préventive réduit la perméabilité de la muqueuse respiratoire, notamment en modulant l’expression des récepteurs ACE2, par lesquels le coronavirus entre.(4) Normaliser les taux de vitamine D supprime la protéine CD26, utilisée par le coronavirus pour adhérer aux cellules avant de les envahir.
D’après l’analyse statistique des données obtenues dans des hôpitaux du monde entier, la seule normalisation du statut en vitamine D permettrait une réduction de 15 % du nombre de cas graves de COVID.(5) Une équipe de chercheurs irlandais recommande que toutes les personnes âgées, les patients hospitalisés, les professionnels exposés et tous les groupes vulnérables connus, soit supplémentés en urgence par 2 000 UI quotidiens de vitamine D. Une recommandation qui pourrait être étendue à la population générale.(6)
L’Académie nationale de médecine française a, quant à elle, publié un communiqué le 22 mai 2020 (7), actant l'importance de la vitamine D contre le Covid-19 mais souhaitant en limiter la prise aux seules personnes contaminées par le virus. En effet, elle recommande de doser rapidement le taux de vitamine D sérique (c’est-à-dire la 25 OHD) chez les personnes âgées de plus de 60 ans atteintes, et d’administrer, en cas de carence, une dose de charge de 50 000 à 100 000 UI pour contribuer à limiter les complications respiratoires. Concernant les personnes de moins de 60 ans, elle conseille d’apporter une supplémentation en vitamine D de 800 à 1 000 UI/jour dès la confirmation du diagnostic de Covid-19.
Pour réduire le risque d’infection chez les populations à risque de grippe et de Covid, une équipe américaine va plus loin en recommandant, si nécessaire, une prise de 10 000 UI par jour pendant quelques semaines suivie de prises de 5000 UI/jour, jusqu'à arriver à des concentrations sanguines supérieures à 40–60 ng/mL (100–150 nmol/L). (8) Les chercheurs soulignent que la mortalité augmente avec l’âge et avec la comorbidité des maladies chroniques, toutes deux associées à une diminution des taux de vitamine D.
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Références :
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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