Covid-19 : quand champignons et virus ne font pas bon ménage

Il existerait un lien entre la survenue d’une forme grave de Covid-19 et la présence de certains champignons vivants dans notre tractus gastro-intestinal. Pour le comprendre, il faut savoir que l’homme possède naturellement près de 10¹³ micro-organismes (bactéries, virus, parasites) dans son tube digestif, dont des champignons (mycobiote). Or, en cas de déséquilibre (dysbiose) du mycobiote, certains de ces champignons, qualifiés de pathogènes, peuvent altérer l’immunité de l’hôte. En effet, le système immunitaire est un ensemble complexe de cellules et d’organes qui veillent à protéger le corps des envahisseurs étrangers ou dangereux. Pour cela, lorsqu’il en détecte la présence, il déploie pour détruire ces pathogènes divers moyens de défense parmi lesquels la réaction inflammatoire. Mais chez les personnes dont le mycobiote est altéré, avec une surreprésentation de champignons pathogènes tels que Candida albicans, le système immunitaire semble rester en permanence activé, un terrain propice au déploiement de certaines maladies inflammatoires. Parmi elles, se trouve la forme sévère du Covid-19. Des chercheurs ont notamment mis en évidence que des patients atteints de Covid-19 sévère présentaient une prolifération intestinale de Candida, une dysbiose mycobiotique et une neutrophilie systémique : signe d’activation du système immunitaire, en particulier les globules blancs, et d’une réaction inflammatoire. Ces découvertes offrent des perspectives thérapeutiques pour soigner les patients présentant des symptômes prolongés de la maladie infectieuse, le Covid long, caractérisé par des anomalies immunitaires.

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