Ici et maintenant

À la faveur des confinements que des errements successifs ont rendus plus anxiogènes encore, nous avons tous ressenti l’impossibilité de nous projeter, comme si un voile épais occultait l’avenir. Mais selon l’expression, il faut savoir « faire contre mauvaise fortune bon cœur ». Privé de futur, nous avons dû nous satisfaire du présent. Et quelle chance ! Sans le savoir, par obligation, nous avons tous expérimenté cette nécessité de nous accrocher au présent, devenu véritable bouée de sauvetage, et nous avons ainsi eu accès à une véritable richesse. Comme le disait Albert Camus, « le passé n’existe plus, l’avenir n’existe pas encore. Seul existe le présent », tout en insistant sur le fait que les deux seules choses qui nous sont données sont le corps et le présent ; et que les refuser serait refuser de vivre.

De la philosophie grecque au bouddhisme, de la psychologie positive aux thérapies cognitives (TCC), vivre pleinement le présent est un véritable enjeu thérapeutique. Vivre l’instant est un puissant antidote contre l’anxiété, le stress, les troubles du sommeil, de la digestion, les états de fatigue chronique. Que ce soit pour récupérer le « contrôle cérébral », cher au Dr Vittoz, créateur de la méthode du même nom, pour atteindre le nirvana selon les principes du bouddhisme et de la pleine conscience, le flow (ou état de concentration total) du professeur de psychologie Mihaly Csikszentmihalyi, vivre intensément l’instant présent offre un cadeau, reproductible qui plus est. Celui de se sentir exister, vivre et pas simplement fonctionner, et ne plus être soumis aux vagues successives, si ce n’est incessantes, des émotions et du stress.

Finalement, nous voilà porteurs de cette expérience du présent. Et si nous avons su la vivre dans des moments éprouvants, je ne peux que vous inviter à réitérer plus intensément encore cette expérience durant vos vacances que toute la rédaction vous souhaite bonnes.