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Mediator… sur toute la ligne
Condamnés à indemniser deux victimes du Mediator, les laboratoires Servier ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour ne leur verser qu’une somme ridicule, laissant à l’État le soin de régler l’ardoise. Consternant ? Oui. Surprenant ? Pas vraiment.
Chipé au bec du Canard enchaîné : le 29 septembre dernier, l’État a assigné le laboratoire Servier en justice pour l’obliger à régler l’indemnisation de deux malades du Mediator. Dans une générosité princière, le groupe Servier a proposé 27 000 euros à chaque malade.
On se pince pour y croire
Ah ouais, quand même ! 27 000 euros pour rester bons amis avec des victimes de cette saleté de médoc, qui a bousillé les valves cardiaques de l’une d’elles (ses valves artificielles font un tel bouzin la nuit qu’elles l’empêchent de dormir)… sans parler des complications au thorax qui sont une souffrance perpétuelle. Princier donc, Servier avec ses miettes, pour une santé ruinée comme il faut. Pour se faire une idée de l’ampleur de la farce, il faut savoir que l’Organisation nationale d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam), établissement public qui gère les procédures amiables et qui n’a jamais brillé pour être dispendieux ou généreux, a tout de même estimé le préjudice à… 450 000 euros (pour les deux malades). En janvier 2017, c’est l’État qui a payé, Servier ne voulant visiblement rien entendre. Bien sûr, l’État a décidé de se retourner contre Servier, histoire de lui faire entendre que c’était pas cadeau non plus et qu’il fallait pas trop rigoler. Et pourtant, Servier a mangé un clown le jour où, après quelques tractations, le labo a proposé de ne rembourser que 50 000 euros. Et ne reculant devant rien, l’apothicaire de justifier sa blague du matin en se basant sur deux expertises judiciaires pourtant déjà pulvérisées par l’Oniam. Du coup l’établissement privé a saisi le juge pour récupérer 450 000 euros, et 30 % de pénalité au titre des frais de procédure.
Et pour conclure, le Canard rappelle qu’en 2015, des médecins s’étaient réunis autour d’un manifeste pour dénoncer les pratiques de « guérilla » menée par Servier afin d’indemniser au rabais. Mais la ministre de la Santé de l’époque, qui ne s’est pas illustrée par un courage démesuré, a dû rédiger fissa un décret pour que cessent les arnaques. Laquelle ? Celle de tromper des victimes du Mediator en leur faisant croire que leurs clopinettes correspondaient à une offre conforme à l’avis indépendant de l’Oniam.
Canard enchaîné, n° 5 061, p. 3, 25 octobre 2017.
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