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Sommeil : voici pourquoi un déficit, même léger, favorise les maladies cardiaques

  • Le nombre d'heures de sommeil a un impact direct sur la santé cardiovasculaireLe nombre d'heures de sommeil a un impact direct sur la santé cardiovasculaire
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Nous savions déjà que le manque de sommeil régulier favorisait les maladies cardiaques. Nous savons désormais pourquoi grâce à une nouvelle étude parue dans un journal affilié à la prestigieuse revue Nature. Cette étude nous apprend également que même un léger déficit de sommeil entraîne des risques cardiovasculaires accrus.

Vous vous réveillez à la même heure chaque matin et avez la même routine métro-boulot… Sauf que le dodo attend parfois plus que de raison car vous avez de nombreuses activités qui vous tiennent en haleine jusqu’à 23 heures ou minuit. Résultat, comme une bonne moitié des Français, vous dormez entre cinq et sept heures par nuit au lieu des sept à huit heures recommandées. Malheureusement, cette nouvelle étude nous apprend que même un léger déficit de sommeil chronique peut augmenter le risque de développer une maladie cardiaque plus tard dans la vie.

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Des vaisseaux sanguins soumis à plus de stress oxydatif

Nous savons déjà que les personnes qui cumulent des déficits légers, mais chroniques, souffrent plus de maladies cardiaques plus tard dans la vie que celles qui dorment suffisamment, notamment en augmentant les risques d’hypertension, d’obésité ou de diabète. Cette récente étude met en lumière un nouveau phénomène explicatif : après seulement six semaines de sommeil écourté, les cellules qui tapissent nos vaisseaux sanguins sont inondées d’oxydants nocifs.

Cette étude a été menée sur trente-cinq femmes, en bonne santé, qui ont dormi normalement (soit sept à huit heures par nuit) durant six semaines puis qui se sont couchées une heure et demie plus tard que d'habitude durant les six semaines suivantes.

On a ensuite mesuré chez ces femmes le stress oxydatif subi par leurs cellules endothéliales (qui jouent un rôle crucial dans le contrôle du tonus vasculaire et du débit sanguin local) et leur réponse antioxydante (capacité de leurs cellules à lutter contre le vieillissement lié à l’oxydation). Or, la restriction du sommeil a nettement augmenté le stress oxydatif endothélial et, parallèlement, le corps n’a pas augmenté sa production d’antioxydants endogènes (glutathion, superoxydismutase, etc.).

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Un sommeil suffisant oui, mais également régulier !

Ainsi, quand vous dormez moins de six heures par nuit, les cellules qui tapissent la face interne des vaisseaux ont du mal à lutter contre les agressions qu’elles subissent ce qui, avec le temps, augmente le risque cardiovasculaire. Comme l’explique Sanja Jelic, directrice de l'étude et directrice du Centre de médecine du sommeil à Columbia : « Il s'agit de l'une des premières preuves directes montrant que de légers déficits chroniques de sommeil provoquent des maladies cardiaques. » Ainsi, il ne s’agit pas juste de faire attention à suffisamment dormir mais aussi de ne pas cumuler, de façon chronique, cette dette de sommeil.

La spécialiste conclut que de nombreux problèmes pourraient être résolus si les gens dormaient au moins sept à huit heures par nuit et avertit : « Les personnes jeunes et en bonne santé doivent savoir que si elles continuent à dormir moins, elles aggravent leur risque cardiovasculaire. »

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Références bibliographiques

« Mild sleep restriction increases endothelial oxidative stress in female persons », Nature Scientific Reports, septembre 2023.

« Not Getting Enough Sleep? Your Vascular Cells Are Drowning in Oxidants », Université de Columbia, Cuimc.columbia.edu, 12 octobre 2023.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé