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Mycotoxines dans l'alimentation et intestins irritables

  • "25 % de la production de céréales serait contaminée par des mycotoxines"
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Ces dernières décennies, les maladies inflammatoires de l’intestin ont connu une expansion partout dans le monde. Le gluten et le lactose sont communément mis en cause, mais d’autres facteurs moins connus interviennent probablement, dont les mycotoxines, et en particulier le déoxynivalénol, que l’on trouve couramment dans les produits alimentaires issus des céréales.

Les mycotoxines, du champ à l’assiette

Les mycotoxines sont des métabolites secondaires issus de la prolifération de champignons microscopiques sur les végétaux, au champ ou pendant le stockage. Ces petites molécules sont très résistantes, aussi bien au processus de transformation industrielle qu’à la cuisson, et peuvent occasionner, à de faibles doses, des intoxications aiguës, surtout observées chez les animaux. L’homme n’est habituellement exposé qu’à de très faibles doses, mais répétées, elles peuvent causer des atteintes chroniques sur des organes comme l’intestin, le foie ou les reins.

D’après les recherches, près de 25 % de la production de céréales, à destination humaine ou animale, serait contaminée par des mycotoxines qui se retrouvent ensuite dans les produits issus des différentes filières ‒ alimentation animale, produits de boulangerie, pâtes, plats industriels complexes… D’après l’Étude de l’alimentation totale française (EAT 2) menée par l’Anses sur près de 20 000 produits alimentaires du commerce, les principaux concernés sont le pain et les produits de panification sèche, la pâtisserie, les gâteaux et viennoiseries, les biscuits, les pâtes, les céréales de petit-déjeuner, les pizzas et autres quiches.

Mais les mycotoxines peuvent contaminer les légumes et les fruits au même titre que les céréales, et lorsqu’elles sont ingurgitées par les animaux, on peut les retrouver dans le lait, la viande ou les abats, à cause de leur grande persistance.

Le déoxynivalénol favorise les MICI

Il existe près de 300 mycotoxines connues à l’heure actuelle. Certaines sont particulièrement dangereuses, comme les aflatoxines, responsables de cancers du foie. Le déoxynivalénol (DON) est la mycotoxine la plus répandue. Synthétisé par les champignons du genre Fusarium, il a fait récemment l’objet d’une étude pour démontrer son implication dans la genèse des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) ‒ maladie de Crohn et rectocolite hémorragique notamment.

De précédentes études avaient déjà montré que le DON altérait la fonction barrière de l’intestin et provoquait une réponse inflammatoire . Cette fois, les chercheurs ont mis en évidence via des études animales que le DON pourrait aussi être un facteur de risque important dans les MICI. Ils ont induit une inflammation du tube digestif sur deux groupes de rats par adjonction de Dextran sodium sulfate (DSS) dans leur eau de boisson. Un groupe était nourri avec une alimentation contaminée au DON, l’autre avec une alimentation non contaminée.

Les auteurs de l’étude ont constaté dans le groupe des rats recevant l’alimentation contaminée au DON que celui-ci exacerbait la perte de poids due à la colite provoquée par le DSS, accélérait l’apparition des symptômes de MICI et augmentait les marqueurs pro-inflammatoires ainsi que la réponse immunitaire . Le microbiote des rats a lui aussi été impacté, manifestant un déséquilibre des populations de micro-organismes en faveur des entérobactéries.

Selon la formule consacrée, des études complémentaires sont attendues pour évaluer ces effets sur l’homme.

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Source : « The food contaminant, deoxynivalenol, modulates the Thelper/Treg balance and increases inflammatory bowel diseases », dans Archives of Toxicology, juillet 2020

 

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