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Douleurs chroniques, toujours plus de solutions naturelles
La douleur chronique s’est imposée comme une condition courante, souvent synonyme de perte de qualité de vie. Sa prise en charge fait communément appel à la médicamentation antidouleur, mais celle-ci a ses limites et n’est pas sans conséquences. Des solutions alternatives et complémentaires existent, encore faut-il qu’elles soient connues, et accessibles. -Partie 1
Près de 30 % des adultes, soit entre 12 et 14 millions de personnes en France, endurent au quotidien des douleurs arthrosiques et musculo-squelettiques, des lombalgies et lomboradiculalgies, des céphalées, des douleurs neuropathiques ou liées à l’endométriose et autre fibromyalgie ou algodystrophie.
La médecine dispose d’une large palette de molécules efficaces contre les douleurs aiguës. Mais ces médicaments sont aussi, en général, la seule réponse opposée à la douleur lorsque celle-ci perdure. Ce qui conduit à des situations d’intoxications (comme avec le paracétamol consommé en excès), de lésions organiques et d’addictions (comme avec les opioïdes et les antidépresseurs, largement prescrits dans le traitement de routine des douleurs dites neuropathiques). Il est d’autant plus urgent de ne plus tout miser sur le médicament qu’une majorité de personnes éprouvant des douleurs chroniques se déclarent insuffisamment soulagées et témoignent de nombreux effets indésirables.
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Une médecine de la douleur
Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, la douleur n’était considérée que comme un symptôme, dont il s’agissait de trouver et de traiter la cause. Elle n’accaparait que quelques chercheurs intéressés par le fonctionnement du système nerveux. C’est sous l’impulsion du Dr Bonica (1917-1994) que son traitement est devenu une discipline en soi. Confronté aux souffrances des vétérans de guerre, à celles de son épouse accouchant (qui lui inspirera la péridurale), puis aux siennes propres (il fut opéré dix-huit fois), ses travaux intègrent des variables physiologiques et psychologiques inédites. Désormais, la douleur n’est plus seulement reliée à une lésion ou une maladie, ce qui permet la reconnaissance de souffrances jusqu’alors inexplicables ou considérées comme étant « dans la tête ».
Cette conception novatrice se retrouve aujourd’hui dans l’approche pluridisciplinaire pratiquée dans les structures « spécialisées douleur chronique » d’établissements hospitaliers et dans les « centres d’évaluation et de traitement de la douleur » des CHU. Mais même si elle soulage, la combinaison d’antalgiques finement dosés, d’antidépresseurs « légers » pour renforcer le système inhibiteur de la douleur, et d’antiépileptiques pour diminuer la sensibilité des capteurs neurologiques peut difficilement s’envisager sur le long terme, du fait d’effets secondaires à hauts risques.
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La douleur chronique, c’est quoi ?
Elle est définie comme une douleur qui dure ou récidive pendant plus de trois mois. En 2019, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a adopté une nouvelle édition de la classification internationale des maladies, la CIM-11, incluant pour la première fois les douleurs chroniques. Elles sont classées en deux catégories.
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La douleur chronique primaire : elle est considérée comme une maladie en soi et caractérisée par une incapacité et/ou une détresse psychologique ne s’expliquant pas par un autre diagnostic (fibromyalgie, syndromes douloureux non-spécifiques, céphalées, douleurs pelviennes, côlon irritable…).
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La douleur secondaire : elle est liée à une maladie sous-jacente (altération musculo-squelettique, cancer, neuropathie, chirurgie…).
Réponses allopathiques et effets secondaires
Paracétamol, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), opioïdes (morphine, fentanyl…), les antalgiques ont tous des effets indésirables, qui se manifestent différemment selon les individus. Troubles digestifs, somnolence, céphalées… Mais les effets peuvent aussi devenir plus sévères : ulcères, toxicités hépatique ou rénale, dépression respiratoire, atteintes cardiaques, hallucinations…
En outre, les opioïdes (tramadol et consorts), souvent prescrits contre les douleurs ostéoarticulaires, causent également vomissements, troubles du sommeil et surtout addiction. Leur utilisation sans restriction a ainsi entraîné, aux États-Unis, près de 70 000 décès annuels par overdose dans les années 1990 et 2000, appelant un recadrage qui concilierait accès à ces médicaments et sécurité d’usage. Une préoccupation à l’origine des « recommandations de Limoges » de 2010.
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