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Sauna : la chaleur salvatrice des infrarouges

  • Un sauna infrarouge à domicile Un sauna infrarouge à domicile
Article paru dans le journal nº 54

Quel meilleur moment que le coeur de l’hiver pour (re)découvrir les plaisirs et surtout les bienfaits de l’hyperthermie ? Si les températures élevées du hammam ou du sauna finlandais ne sont pas indiquées pour tout le monde, tel n’est pas le cas du sauna infrarouge. Cette chaleur booste si bien le métabolisme qu’elle fait du bien à tous les étages, même si ce n’est qu’à raison d’une séance de temps à autre.


Quel bonheur de se laisser envelopper par la douce chaleur d’un sauna quand il fait froid et gris au-dehors… Au sortir de la cabine, certains optent pour la douche, d’autres prolongent par un petit somme, bien emmitouflés, pour prolonger cette profonde détente.

L’hyperthermie, une technique ancienne

Du laconicum des anciens thermes romains au sauna finlandais actuel, en passant par les huttes de sudation des Indiens d’Amérique du Nord, toutes les civilisations ont utilisé l’hyperthermie. Car, faut-il le rappeler, l’élévation de la température est le premier moyen de défense de notre corps pour se « réparer » et lutter contre la maladie. Loin d’être une technique du passé, l’hyperthermie – ciblée ou globale – est aussi utilisée depuis des années par des hôpitaux, notamment en Allemagne et au Japon.

La chaleur particulière des infrarouges

Le sauna finlandais est aujourd’hui mondialement connu. Mais à cause de ses températures extrêmes (entre 80 et 95 °C), il est assorti de contre-indications impératives en direction des personnes souffrant de problèmes cardiaquesincluant les troubles circulatoires et de la tension – de problèmes rénaux, de diabète. Beaucoup mieux tolérée, la chaleur par infrarouge – mise au point au Japon en 1965 par le Dr Tadashi Ishikawa – fut d’abord réservée à un usage strictement médical. La différence avec le sauna conventionnel ? Au lieu de chauffer indirectement en réaction à la température très élevée de l’atmosphère de la cabine, le corps absorbe le rayonnement infrarouge pour élever sa température « de l’intérieur » de manière uniforme, générant une sudation supérieure au sauna traditionnel.

Doux pour le coeur

Pour l’organisme, le sauna traditionnel nécessite un effort d’adaptation assez considérable, en particulier au niveau du système cardiovasculaire (d’où la contre-indication), alors que l’infrarouge dispense une montée en température plus progressive et plus pénétrante, sans contrainte pour le coeur et avec une palette de bienfaits plus étendue que la méthode finlandaise. Les personnes souffrant de troubles cardiaques qui souhaitent rester actifs physiquement abandonnent souvent l’idée d’avoir une activité physique par peur d’un incident grave. Si le sauna à infrarouges n’est pas encore prescrit médicalement comme l’est le « sport sur ordonnance », il mériterait pourtant d’être considéré comme un outil de santé majeur pour ce public.

Plusieurs études (1,2,3) ont en effet montré l’intérêt d’une pratique régulière du sauna infrarouge pour les cardiaques ; le système cardiovasculaire et ses symptômes cliniques s’améliorent en quelques jours seulement. Sont relatés, entre autres, une augmentation du flux sanguin, une meilleure dilatation des vaisseaux et la baisse d’un marqueur de l’insuffisance cardiaque, ce qui se traduit par des capacités physiques augmentées, même dans le cas de lésions coronariennes sévères non opérables.

La douleur en sourdine

Une étude (4) a montré que, dans les cas d’arthrose particulièrement pénibles (arthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante), le sauna à infrarouges réduisait significativement la douleur et la rigidité articulaire (de 40 à 60 %). Pendant la durée du test – 4 semaines à raison de 2 sessions par semaine – plus de 88% des patients qualifiaient leur condition de « confortable » ou « très confortable » pendant et après leur séance. Les infrarouges n’ont pas eu d’effets sur les lésions articulaires (érosion des cartilages, calcifications, excroissance osseuse…) sur cette durée courte, et les effets sur la douleur et la rigidité n’ont pas perduré au-delà de la fin de l’essai. Mais l’amélioration globale sur les plans physique et émotionnel ressentie pendant la durée du test plaide pour une utilisation régulière, d’autant qu’aucune contre-indication n’a été relevée.

C’est bon pour le moral

L’université de l’Arizona (Tucson) a réalisé entre 2013 et 2015 une étude (5) en double aveugle pour évaluer l’hyperthermie modérée (28,5°C) par infrarouges sur des sujets atteints de « désordre dépressif majeur ». L’expérimentation a confirmé le potentiel de la méthode en tant qu’outil antidépresseur sûr, rapide et aux effets durables. La chaleur ressentie au niveau de la peau active des régions du cortex liées au plaisir, qui sont justement en « panne » chez les déprimés. Des essais sur animaux ont montré que l’hyperthermie stimulait les noyaux du raphé en lien avec le système sérotoninergique (de la sérotonine), modulant les influx sensoriels liés à la douleur et régulant l’humeur. L’hyperthermie augmente leur réponse antidépressive, ce qui a été confirmé depuis sur les humains (6). Ce qui tombe vraiment bien en cette période de faible luminosité qui engendre souvent un peu de mélancolie chez bon nombre d’entre nous…

Un sauna chez soi ?

Si certaines personnes sont devenues accros et ont pris l’habitude de faire des séances régulières de sauna infrarouge près de chez eux, ce n’est pas toujours aisé car l’offre est mal répartie sur le territoire. C’est sans doute pour cette raison que de plus en plus de gens sautent le pas et achètent leur propre sauna infrarouge, pour profiter de ses bienfaits à domicile. Témoin de cette tendance ces dernières années, une gamme de plus en plus diversifiée de produits, en termes de prestations (sauna de jardin, d’intérieur, avec de la musicothérapie ou de la chromothérapie, etc.) comme de prix. Bien sûr, ce cadeau à soi-même a un coût n’est pas accessible à tous, mais ce n’est plus le produit de luxe que ça a été un temps (premiers prix autour de 1400 euros). Que vous pratiquiez des séances en institut ou que vous souhaitiez acquérir un sauna infrarouge pour chez vous, deux critères sont déterminants : la qualité des tubes rayonnants, et le nombre de tubes (ou de panneaux), l’idéal étant d’en avoir au moins trois répartis dans la cabine (dos, face et partie basse). Pour le reste, d’autres critères (en bois ou métal, émetteurs céramiques à diffusion plus forte ou émetteurs carbone à diffusion plus homogène) entrent en ligne de compte, mais dépendent de votre appréciation personnelle et de votre usage.

 

Carnet d’adresse

Comme expliqué précédemment, une énorme variété de produits et de prix existent sur le marché, et nous ne pouvons bien sûr pas être exhaustifs ici. À vous de faire vos recherches en fonction de vos envies et besoins. Mais si vous avez besoin de vous orienter, il semble que certaines marques soient plebiscitéesdes très chics Klafs ou A.W.D équipant grands hôtels et spas de luxe, aux plus démocratiques et accessiblesHoll’s ou France Sauna par exemple.

Bibliographie

1. "Repeated sauna treatment improves vascular endothelial and cardiac function in patients with chronic heart failure" ‒ Journal of American College of Cardiology ‒ 2002

2. "Repeated sauna therapy improves myocardial perfusion in patients with chronically occluded coronary artery-related ischemia" – International Journal of Cardiology ‒ 2013

3. "Safety and Efficacy of Repeated Sauna Bathing in Patients With Chronic Systolic Heart Failure: A Preliminary Report" ‒ Journal of Cardiac Failure ‒ 2005

4. "Infrared sauna in patients with rheumatoid arthritis and ankylosing spondylitis. A pilot study showing good tolerance, short-term improvement of pain and stiffness, and a trend towards long-term beneficial effects" ‒ Clinical Rheumatology ‒ 2009

5. "Whole-Body Hyperthermia for Treating Major Depressive Disorder" ‒ JAMA Psychiatry ‒ 2016

6. "Whole-Body Hyperthermia for the Treatment of Major Depression: Associations With Thermoregulatory Cooling" ‒ The American Journal of Psychiatry ‒ 2013


 

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