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Endométriose : la douleur n’est pas une fatalité
Douleurs, saignements, fatigue et infertilité sont le quotidien des 10 % de femmes touchées par l’endométriose. Cette pathologie, aux causes encore méconnues, souffre d’un manque de reconnaissance du corps médical, qui propose peu de traitements. Heureusement, des solutions naturelles permettent de diminuer les douleurs, voire de faire régresser la maladie.
Les femmes s’entendent souvent dire qu’il est " normal " d’avoir des douleurs pelviennes durant leurs menstruations. C’est en partie pour cette raison que l’endométriose est largement sous-estimée. Il faut, en moyenne, sept à dix ans avant qu’elle soit diagnostiquée. Ainsi, de leurs premières règles jusqu’à la ménopause, ces femmes souffrent de douleurs intenses dont elles ignorent la cause et qui affectent leur vie professionnelle et personnelle.
Des causes encore mal comprises
Liée au cycle menstruel, l’endométriose tire son nom de la muqueuse utérine. Appelée " endomètre ", celle-ci se développe sous l’effet des œstrogènes et de la progestérone afin d’accueillir l’ovule fécondé. Quand il n’y a pas de grossesse, sa couche superficielle se décompose, saigne et est éliminée durant les règles. En cas d’endométriose, certaines de ses cellules se fixent sur des zones où elles ne devraient pas se trouver, comme les ovaires, le vagin, les trompes, le rectum et parfois même dans les poumons, le cerveau ou l’intestin dans 5 % des cas.
Ces bouts de muqueuse adhèrent à ces organes et se comportent comme si elles étaient dans l’utérus, en saignant durant les règles, ce qui génère des douleurs. En se désagrégeant, elles se transforment en adhérences, s’accumulent et gênent la mobilité et le fonctionnement des organes concernés. Différents de ceux d’une femme non atteinte d’endométriose, ces tissus produisent eux-mêmes des œstrogènes et s’en nourrissent pour proliférer et migrer en continu, comme des sortes de " métastases non cancéreuses ". Siège d’un dysfonctionnement immunitaire, ces tissus sont hautement inflammatoires et portent atteinte aux fibres nerveuses, engendrant des douleurs neuropathiques.
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Infertilité : jusqu’à 40 % des cas liés à l’endométriose
Jusqu’à 50 % des femmes diagnostiquées sont infertiles, et 30 à 40 % des cas d’infertilité seraient causés par l’endométriose.
Chez les femmes atteintes, les chances de procréer à chaque cycle seraient de 2 à 10 % (25 à 30 % pour une femme non atteinte). Les causes peuvent être mécaniques (adhérences), utérines (endomètre altéré), liées à une altération des ovules ou à la raréfaction des rapports sexuels du fait des douleurs.
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Un statut d'affection longue durée à venir ?
En attendant que l’on comprenne mieux les causes de cette maladie multifactorielle, les femmes qui en souffrent perdent en moyenne l’équivalent de onze heures de travail par semaine à cause d’une moindre efficacité liée à leurs symptômes. Depuis 2022 en France, plusieurs initiatives de députés ont proposé d’accorder à l’endométriose le statut d’affection longue durée afin d’assurer une prise en charge par l’assurance maladie. En attendant une décision, les 0,5 % des malades souffrant de formes graves d’endométriose peuvent bénéficier de ce statut en le demandant auprès de l’Assurance Maladie.
Une sous-évaluation du nombre de cas
En France comme à l’étranger, une femme sur dix en âge de procréer souffrirait d’endométriose et, chez les femmes souffrant de douleurs pelviennes, 40 % en seraient atteintes. Selon le gynécologue Michel Canis, les chiffres pourraient être plus élevés.
La sous-évaluation de la maladie est en effet confirmée par EndoFrance, association de lutte contre l’endométriose. Des études tendent pourtant à prouver que la maladie serait en progression.
Autrefois diagnostiquée vers 35 ans, l’âge moyen est désormais plus proche des 25 ans. Chez les adolescentes, la sous-évaluation serait très prégnante. Parce que les premières menstruations, réputées douloureuses, génèrent un certain flegmatisme du corps médical ?
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Références bibliographiques
* EndoFrance.org, 29 juin 2022.
« Extragenital endometriosis », J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris), 2007.
« The association of endometriosis with work ability and work life participation in late forties and lifelong disability retirement up till age 52: a Northern Finland birth cohort 1966 study », Obstetrics & Gynecology, juillet 2021.
« Impact of endometriosis on quality of life and work productivity: a multicenter study across ten countries », Fertility and Sterility, août 2011.
« La Prise En Charge De L’endométriose En ALD 31 : Les Critères D’obtention », EndoFrance.org 20 juin 2022.
« Endometriosis Associated Infertility: A Critical Review and Analysis on Etiopathogenesis and Therapeutic Approaches », Medicina, 2020.
« Pathogenic mechanisms in endometriosis-associated infertility », Fertility Sterility, 2008.
« Endométriose : Une maladie gynécologique fréquente mais encore mal connue », Inserm.fr, 11 décembre 2018.
« L’endométriose chez l’adolescente : du diagnostic à la prise en chargeEndometriosis in adolescents: From diagnosis to treatment », Douleurs : Évaluation - Diagnostic – Traitement, avril 2023.
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