La loi n 2016-1524 du 14 novembre 2016 visant à renforcer la liberté, l'indépendance et le pluralisme des médias prévoit la mise en place d'une charte déontologique applicable dans toutes les entreprises éditrices de presse. Elle modifie la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse notamment en introduisant un article 2bis aux termes duquel « Tout journaliste (.) a le droit de refuser toute pression, de refuser de divulguer ses sources et de refuser de signer un article, une émission, une partie d'émission ou une contribution dont la forme ou le contenu auraient été modifiés à son insu ou contre sa volonté. Il ne peut être contraint à accepter un acte contraire à sa conviction professionnelle formée dans le respect de la charte déontologique de son entreprise ou de sa société éditrice. »
Pluraliste et diversifiée, la Presse Spécialisée et Professionnelle est une presse d'information et de formation permanente du citoyen. Elle répond aux besoins de ses lecteurs dans le cadre de leurs vies professionnelle, culturelle ou sociale.
Le journaliste a pour fonction de rechercher, pour les publics, des informations, de les vérifier ainsi que leurs sources, de les situer dans un contexte, de les hiérarchiser, de les mettre en forme, et éventuellement de les commenter, afin de les diffuser, sous toutes formes et sur tous supports. Il le fait, au sein d'une équipe rédactionnelle, sous l’autorité de la direction de la rédaction et la responsabilité du directeur de la publication, dans le cadre d'une politique éditoriale définie qu'il respecte. Les journalistes et les responsables éditoriaux placent donc au cœur de leur métier le droit du public à une information de qualité. Ce rôle, primordial dans notre société, implique des devoirs pour les publications concernées et les journalistes professionnels qui y collaborent énoncés dans cette charte. L'éditeur veille à la préservation du secret des sources de ses journalistes. A cette fin, ils veillent avec la même exigence au respect des règles déontologiques énoncées dans cette charte qui emporte des engagements réciproques entre l'éditeur et les journalistes.
L'éditeur maintient l'indépendance de la rédaction de sa ou ses publications à l'égard de tout groupe de pression quelle qu'en soit la nature (annonceurs, publicitaires, pouvoirs publics...). Il évite toute équivoque entre les articles rédactionnels et la publicité. Il refuse de publier un article en raison de pressions financières.Il n'accepte aucune publicité imitant le contenu rédactionnel et la présentation de la publication sans que ce texte soit spécifiquement identifié comme tel. Il est par ailleurs rappelé qu'un travail de publicité rédactionnelle doit faire l'objet d'un accord particulier entre l'éditeur et le journaliste professionnel, et que le refus par ce dernier ne peut en aucun cas être retenu comme une faute professionnelle.
Le journaliste garde recul et distance avec toutes les sources d'information et les services de communication, publics ou privés. Il se méfie de toute démarche susceptible d'instaurer entre lui-même et ses sources un rapport de dépendance, de connivence, de séduction ou de gratitude. A ce titre, un journaliste professionnel ne peut accepter pour la rédaction de ses articles d'autres salaires ou avantages que ceux que lui assure l'entreprise de presse à laquelle il collabore. Le journaliste rectifie dans les meilleurs délais et de la façon la plus visible les erreurs qu'il a pu commettre. Le journaliste peut refuser de signer un article modifié à son insu ou contre son gré, à la condition que cette modification en change le sens.
Le journaliste s'interdit tout plagiat. Il cite les confrères dont il reprend les informations.
Pour rappel, le plagiat est sanctionné par la loi française en son article L1224-6 du Code de la propriété intellectuelle qui le définit comme : « Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.»
En résumé :
Un article ne vise pas à faire la promotion (qui ressort du domaine de la communication) d’une institution publique ou d’un établissement privé.
Un article ne peut donner lieu à un intéressement (avantage en nature, rémunération, etc) autre que son paiement par l’éditeur (Alternative Santé).
Un article engage son auteur qui doit donc veiller à la véracité et l’exactitude de ses écrits.
Compte tenu de la spécificité des sujets traités, l’éditeur fait appel à différents contributeurs non journalistes (médecins, thérapeutes, experts) qui se conforment aux règles déontologiques précédemment énoncées.
Engagements des journalistes et contributeurs auprès d'Alternative Santé sur l’originalité du contenu
Aternative Santé attend de ses contributeurs qu’ils lui réservent l’exclusivité du contenu pour lequel ils ont été payés et indemnisés au titre des droits d’auteur. Autrement dit, qu’ils ne publient pas ce même contenu ailleurs (presse papier, web, blogs personnels etc.). Il leur est en revanche possible de reprendre une partie restreinte de leurs articles (environ 500 signes ) et de renvoyer vers la publication originale en mentionnant « Lire la suite sur … ».
Pour conforter l’originalité et la qualité de nos contenus, et sauf entente préalable avec le rédacteur en chef, nous comptons sur nos collaborateurs pour ne pas proposer un article similaire à un concurrent.
https://www.newsguardtech.com/fr/
Le site internet d’Alternative Santé, un mensuel consacré aux médecines alternatives. Le site a publié des allégations infondées par le passé, mais a récemment amélioré ses pratiques.
Note : 87.5 / 100
Generally Credible : This website mostly adheres to basic standards of credibility and transparency.
Alternative Santé appartient à la société parisienne Ginkgo Media, anciennement connue sous le nom de Santé Port Royal, qui édite des magazines et des sites internet faisant la promotion de médecines alternatives, comme le magazine Plantes & Santé et Devenir-Therapeute.fr, un site qui offre un annuaire référençant les écoles et formations pour les futurs thérapeutes. Ginkgo Media est une filiale du groupe Les Presses de la Santé, dont le siège se trouve à Paris et qui détient La Vie Naturelle, une boutique en ligne de compléments alimentaires.
Les Presses de la Santé sont majoritairement détenues par FREMAPI, une société contrôlée par Benoit Pierre, le président de la société de luminaires Orbitec, et sa famille.
Le site tire ses revenus d’abonnements et de la publicité. La plupart des articles sont réservés aux abonnés.
La page “Qui sommes nous ?” indique que “la revue dénonce entre autre l'usage excessif de médicaments, dénonce les lacunes de lapharmacovigilance, les conflits d'intérêts dans les institutions de santé et donne la parole aux associations de patients. Elle peut agir comme un lanceur d’alerte. La revue s’intéresse aux médecines non conventionnelles : ostéopathie, chiropratique, homéopathie, médecine traditionnelle chinoise, acupuncture, naturopathie, phytothérapie, aromathérapie, etc.”
Le site s'intéresse surtout aux pratiques médicales alternatives et aux remèdes naturels, comme l’hypnose, l’acupuncture et l’homéopathie. De nombreux articles plus anciens, encore disponibles sur le site en novembre 2023, dénoncent ce que les auteurs considèrent comme les e ets néfastes de la médecine conventionnelle. Le contenu est réparti dans différentes rubriques thématiques parmi lesquelles figurent “Remèdes”, “Traitements”, “Conseils Santé”, “Polémiques”, et “Entretiens”.
La page “Qui sommes-nous ?” du site indique que ses contenus sont produits par une équipe de journalistes indépendants épaulés par des scientifiques, des médecins, des thérapeutes et des chercheurs “qui partagent avec notre journal une vision holistique de la santé qui prend en compte tous les paramètres de l'individu”.
Les articles sur AlternativeSante.fr citent généralement plusieurs sources, dont des études scientifiques, des interviews de première main avec des professionnels de santé, des rapports d’agences de santé publique, ou des médias fiables tels que le New York Times et la radio publique France Info.
Les titres reflètent fidèlement le contenu des articles. Une liste de sources bibliographiques et de liens est souvent affichée au bas des articles, suivie d’une note indiquant : “En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé”.
Par le passé, les articles du site, dont certains sont rédigés par des thérapeutes en médecines alternatives, ont parfois relayé des allégations fausses ou non fondées sur les bienfaits de remèdes naturels et de l’homéopathie, la pandémie de COVID-19 et les vaccins.
Par exemple, un article de juin 2022 intitulé “Fiche thérapeutique : la dyshidrose (ou eczéma dyshidrosique)”, qui était toujours disponible sur le site en novembre 2023, affimait que l’homéopathie pouvait être utilisée pour traiter une forme d’eczéma qui provoque de petites ampoules sur la paume des mains et les doigts. “Voici quelques produits homéopathiques utiles dans l’eczéma dyshidrosique. Apis mellifica 15 CH: 5 granules si démangeaisons, Nitricum acidum 15 CH: 5 granules matin et soir s’il y a des fissures des mains et pour lutter contre le terrain acide”, disait l’article.
Toutefois, une analyse des études existantes par le Conseil National Australien de la Santé et de la Recherche Médicale, datant de 2015, a conclu qu’il n’y avait “aucune preuve fiable qui suggère que l’homéopathie est plus efficace qu’un placebo pour traiter l’eczéma”.
En juin 2019, la Haute Autorité de Santé (HAS) française a évalué des études sur l’utilisation de l’homéopathie pour traiter des conditions telles que les troubles de l’anxiété et les infections respiratoires. L’agence a déterminé que les traitements homéopathiques n’avaient pas démontré une efficacité scientifique su sante pour justifier le remboursement des prescriptions homéopathiques par le gouvernement.
Le Centre national de la médecine complémentaire et intégrative des Instituts américains de la santé a également déterminé qu’il y avait peu de preuves prouvant l’efficacité de l’homéopathie comme traitement pour n’importe quelle condition médicale spécifique.
Interrogée au sujet de l’article ci-dessus en novembre 2022, Katherine Menguy, directrice éditoriale de Ginkgo Media, le propriétaire du site, a dit dans un email à NewsGuard : “Il me paraît nécessaire de rappeler que le contrat de lecture envers nos lecteurs (uniquement abonnés) est dans notre titre : Alternative santé, notre propos est d'informer sur les médecines complémentaires aussi appelées intégratives ce qui repose sur nos valeurs d'avoir une médecine ouverte”.
Malgré des affirmations telles que celles mentionnées ci-dessus, lors d’une analyse du site en novembre 2023, NewsGuard n’a pas trouvé d’autres exemples d’affirmations inexactes ou infondées publiées sur le site au cours de l’année écoulée. NewsGuard estime donc qu’Alternative Santé ne recueille et ne présente plus l’information de manière irresponsable. Alternative Santé n’indique pas quelle est sa procédure en matière de corrections des erreurs. Lors d’une analyse du site en novembre 2023, NewsGuard n’a pas trouvé de correction publiée depuis avril 2020. Arnaud Lerch, le rédacteur en chef du site web, a déclaré dans un email à NewsGuard en novembre 2019 que beaucoup d’articles sur le site étaient accompagnés d’une date de mise à jour lorsqu’ils étaient actualisés, sans qu’une note identifie la correction effectuée. Dans un email de novembre 2022, Katherine Menguy, directrice éditoriale de Ginkgo Media, a confirmé que les articles étaient régulièrement mis à jour. “En revanche, nous avons choisi de ne pas mentionner sur les articles les modifications apportées”, a-t-elle dit.
Étant donné qu’Alternative Santé ne corrige pas ses erreurs de manière régulière et transparente, NewsGuard estime que le site ne remplit pas son critère relatif à la mise en place de pratiques de correction efficaces. En novembre 2023, Katherine Menguy a indiqué à NewsGuard qu’elle ne pouvait pas immédiatement répondre aux questions sollicitant ses commentaires sur les pratiques du site en matière de corrections.
Les articles d’opinion sont publiés dans la rubrique “Polémiques”, où selon le site, ses journalistes dénoncent “les pratiques douteuses des laboratoires et traquent les imposteurs de la santé naturelle”.
Les articles non identifiés comme des textes d’opinion comportent aussi des prises de position favorables aux remèdes naturels et aux médecines alternatives. Toutefois, étant donné que le site révèle cette ligne éditoriale sur ses pages “Qui sommes nous” et “Pourquoi vous abonner ?”, NewsGuard estime qu’il ne gère pas la distinction entre informations et opinions de façon irresponsable.
Les mentions légales d’Alternative Santé indiquent que le site appartient à Santé Port Royal / Ginkgo Média, et mentionnent les maisons mères de Ginkgo, les Presses de la Santé et FREMAPI. Cette page identifie également le directeur de publication du site.La page “Qui sommes-nous ?” du site fournit les numéros de téléphone et adresses emails des services commerciaux et publicitaires du magazine.
Les lecteurs peuvent contacter Alternative Santé via un formulaire en ligne disponible sur la page de contact.
Bien que certains articles soient attribués à “la rédaction”, la plupart des articles sont signés, et le site fournit une page auteur qui inclut une biographie de l’auteur pour la plupart de ses créateurs de contenus, ce qui remplit le critère de NewsGuard relatif à la publication d’informations concernant les créateurs de contenu.
Les publicités sont distinctes du contenu éditorial.
Alternative Santé a été lancé en 1977, sous le nom de L’Impatient. Le magazine a changé de nom plusieurs fois. Il a d’abord été renommé Santé-L’Impatient, avant de devenir Alternative Santé en 2003.
En 2011, Alternative Santé a annoncé sa fermeture, peu avant le dépôt de bilan de son propriétaire de l'époque, Regain Santé. Le magazine a été relancé en 2014, sous l'égide de son nouveau propriétaire, Santé Port Royal, aujourd'hui connu sous le nom de Ginkgo Media.
Le site internet a été créé en 2013, comme l’a indiqué Katherine Menguy à NewsGuard.
Correction: Le 4 décembre 2023, NewsGuard a corrigé une version précédente de cette Étiquette Nutritionnelle qui comprenait une faute d’orthographe dans le nom du propriétaire d’Alternative Santé, Ginkgo Media. NewsGuard regrette cette erreur.
Note de l'Éditeur : Cette Étiquette Nutritionnelle a été mise à jour le 4 décembre 2023, pour refléter le fait que NewsGuard estime que le site remplit désormais ses critères relatifs à la collecte et à la présentation responsables de l’information et à la labellisation transparente de la publicité, et qu’il évite lapublication de titres trompeurs. La liste des critères a été ajustée en fonction. Cette Étiquette Nutritionnelle avait auparavant été mise à jour le 23 novembre 2022 et le 27 septembre 2021.
Written by: Sophia Tewa
Contributing: Aude Dejafve, Louise Vallee, Natalie Huet
Edited by: Chine Labbe, Amy Westfeldt, Yves Clarisse
Translated by: Sophia Tewa
Pour consulter le rapport dans son intégralité, celui-ci peut-être téléchargé en suivant ce lien.