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Le portable nuit gravement à la santé… du sperme
Une toute récente étude de l’université de Genève (Unige) et de l’Institut tropical et de santé publique suisse (Swiss TPH) montre que l’utilisation intensive du portable porterait significativement atteinte à la qualité du sperme des jeunes hommes.
Qu’est-ce qu’un sperme de qualité ? C’est un liquide séminal dont on a évalué des paramètres tels que la concentration en spermatozoïdes, leur nombre total, leur mobilité et leur morphologie. De très nombreuses études se sont penchées sur la qualité du sperme qui, en cinquante ans, n’a eu de cesse de chuter dans les pays industrialisés. On serait ainsi passé de 99 millions (Mio) de spermatozoïdes par millilitre à 47 Mio/ml. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que le pourcentage de chances de grossesse diminue si la concentration de spermatozoïdes est inférieure à 40 Mio/ml.
Études de grande envergure
Pour expliquer la diminution de la qualité du sperme, les scientifiques avancent l’hypothèse d’une combinaison de facteurs environnementaux (perturbateurs endocriniens, pesticides, radiations ...) et comportementaux (nourriture, tabac, alcool, stress, etc.). Le téléphone portable est aussi sur la sellette. Depuis quelques années, des études de grande envergure remettent des conclusions alarmantes. Ainsi, en 2019, une équipe de l’université de Genève (Unige) a réalisé une étude portant sur 2 523 jeunes hommes âgés de 18 à 22 ans avérant que 17 % des participants présentaient une concentration de spermatozoïdes inférieure à 15 Mio/ml, 25 % d’entre eux ayant moins de 40 % de spermatozoïdes mobiles, et que le taux de formes morphologiquement normales était inférieur à 4 % chez 40 % des sujets étudiés. Pire, l’étude révélait que 60 % des jeunes Helvètes ont au moins un des trois paramètres (concentration, mobilité, morphologie) en dessous des références de l’OMS.
Deux insecticides pointés du doigt
Selon une étude publiée en novembre, deux familles d’insecticides sont en cause dans la vertigineuse chute des spermatozoïdes observée chez les hommes (ce nombre a diminué de 50 % en cinquante ans au niveau mondial). D’abord les carbamates, utilisés dans le traitement des cultures, des semences, des sols… On en trouve aussi dans le Baygon et les colliers antiparasitaires pour animaux de compagnie. Puis les organophosphorés, utilisés pour le traitement des cultures, comme antiparasitaires pour chiens et chats et comme antipoux. Le Prioderm, interdit en 2018, en contenait. Ces produits, des perturbateurs endocriniens, peuvent dérégler le fonctionnement hormonal des hommes. Ils ont été mis sur le marché dans les années 1950 pour remplacer les organochlorés (ex : le DDT) qui, susceptibles de persister dans l’environnement et de s’accumuler dans l’organisme, avaient été jugés trop toxiques. L’histoire se répète…
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Toujours moins de spermatozoïdes
Les scientifiques remettent le couvert en présentant la plus importante recherche transversale sur cette question. S’appuyant sur les données de près de 2 886 jeunes hommes suisses âgés de 18 à 22 ans, recrutés entre 2005 et 2018, les scientifiques ont étudié l’association entre les paramètres qualitatifs du sperme des participants et leur utilisation du téléphone portable. Ils ont réussi à corréler une utilisation importante du téléphone portable et une concentration plus faible de spermatozoïdes. La concentration médiane de spermatozoïdes est significativement plus élevée dans le groupe d’hommes qui n’utilisaient pas leur téléphone plus d’une fois par semaine (56,5 Mio/ml) par rapport aux hommes qui utilisaient leur téléphone plus de 20 fois par jour (44,5 Mio/ml). Cette différence correspond à une diminution de 21 % de la concentration en spermatozoïdes chez les utilisateurs fréquents (>20 fois/jour) par rapport aux utilisateurs rares. Points intéressants de l’étude, les progrès technologiques aidant, la réduction significative de la puissance d’émission des téléphones conduit à considérer que la 4G est moins néfaste que la 2G. En outre, il semble qu’il importe peu de porter le téléphone dans la poche de son pantalon ou de son blouson. Tant qu’il reste près du corps, le téléphone aurait une action tout aussi délétère.
Bémol de cette étude épidémiologique de grande ampleur, elle s’est appuyée sur des données autodéclarées, ce qui en constitue la principale limite. C’est pourquoi l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) a financé une recherche avec l’objectif de mesurer précisément l’exposition aux ondes électromagnétiques, les types d’utilisation (appels, navigation, envoi de messages, etc.) et d’évaluer leurs impacts sur la santé.
Références bibliographiques
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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