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Pas d’ISRS pour le fœtus !

Article paru dans le journal nº 42

Il est admis au sein de la communauté médicale que traiter la dépression au cours de la grossesse protège le futur enfant de certaines conditions néonatales défavorables telles que la prématurité et le petit poids de naissance. Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) sont préférés aux autres antidépresseurs, malgré certains effets indésirables reconnus. Une notion que trois nouvelles études ont sérieusement remise en cause. Une méta-analyse chinoise portant sur plus de six millions de femmes enceintes s’est intéressée à l’impact de la sertraline (Zoloft®) : les nouveau-nés des mères traitées par ce médicament pendant le premier trimestre de grossesse présentaient une augmentation d’un peu plus de 35 % du risque de malformations cardiaques comparativement aux bébés des femmes qui n’en avaient pas pris. Une étude japonaise (toujours en cours) révèle que, sur les 96 000 premières naissances enregistrées, l’administration d’ISRS en début de grossesse expose le fœtus à un surrisque significatif de malformations urogénitales. Quant à la dernière méta-analyse, qui concerne les accouchements survenus au Danemark, en Norvège et aux Pays de Galles sur une période de 6 à 10 ans, elle retrouve, elle aussi, une augmentation du risque de malformations cardiaques lorsqu’un ISRS est prescrit au cours des 90 premiers jours de gestation. En outre, elle précise qu’il n’y a pas de lien évident entre dépression maternelle et risque de malformation chez le futur enfant.

Z. Q. Shen, S. Y. Gao, S. X. Li, et coll. dans le British Journal of Clinical Pharmacology, oct. 2016. H. Nishigori, T. Obara, T. Nishigori, et coll. dans Congenital Anomalies (Japan), novembre 2016. S. Jordan, J. K. Morris, G. I. Davies, et coll.dans PlosOne, décembre 2016.

 

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