Accueil Entretiens On reproche à l’homéopathie d’être fidèle à la médecine
On reproche à l’homéopathie d’être fidèle à la médecine
Comme tout médecin généraliste et homéopathe Philippe Marchat n’a pas de préférence entre ses deux pratiques dont il observe depuis plus de trente ans la complémentarité. Mais le lynchage mondial à propos de l’homéopathie et de sa campagne de déremboursement le rend malade.
Il dénonce une pensée médicale binaire et un débat national gangrené par les préjugés.
Alternative Santé. « L’homéopathie, ce n’est que du sucre », « Si on n’y croit pas, ça ne marche pas », les préjugés ne puisent-ils pas dans l’imaginaire collectif ?
Philippe Marchat. Non, je ne crois pas que cela relève de l’inconscient populaire. Ces arguments sont portés par nos adversaires. Durant la campagne contre l’homéopathie, des professeurs de médecine ont ouvertement comparé l’homéopathie à de la magie, déclarant qu’il fallait arrêter de l’enseigner. Les gens, non. Vous savez, les attaques répétées depuis deux siècles, ça finit par rentrer dans la tête.
A. S. Une idée reçue retient d’emblée notre attention : « Homéopathie, médecine par les plantes ». Pourquoi est-ce faux ?
P. M. Parce que l’homéopathie, ce sont les végétaux, mais aussi les minéraux et les animaux. Par exemple, certains médicaments homéopathiques sont issus du venin d’abeille ou du lait de mammifères. Le lait de chienne, de chatte ou de jument est prescrit contre les troubles féminins, le syndrome prémenstruel, les tensions mammaires et les troubles de la lactation notamment.
A. S. Une autre idée reçue considère l’homéopathie comme une « médecine douce et naturelle ». Elle n’est ni douce ni naturelle ?
P. M. Si bien sûr, d’ailleurs Samuel Hahnemann, qui l’a inventée il y a 200 ans, disait que la guérison se fait de manière « rapide, douce et durable ». Plus que la substance par elle-même, ce sont les voies de guérison qui sont naturelles. Il peut se produire une aggravation des symptômes en début de traitement, cela signifie que le médicament est bien indiqué. Ce n’est pas mauvais signe. Attention, si des réactions anormales perdurent, il faut appeler son médecin et suspendre la prise.
A. S. Comment peut-on la définir sans erreur ?
P. M. L’homéopathie s’adresse à l’individu. L’individu étant un être singulier, on individualise le traitement, on applique une approche globale de la personne. Si vous venez me voir pour des problèmes de migraines, je m’occupe aussi de votre peau, de votre sommeil. De plus, l’homéopathie prend en compte les données objectives du patient, comme une radio ou un dosage sanguin, mais aussi comment il vit sa pathologie. Dans le cas d’une angine, est-ce qu’il ne peut rien avaler ou est-ce qu’il éprouve un soulagement à boire chaud ? Est-ce que ses symptômes s’aggravent quand le temps change ? L’homéopathie s’intéresse à la symptomatologie du vécu. Enfin, elle se base sur les capacités naturelles d’auto-rééquilibration, qui ne sont certes pas infinies : sur une méningite bactérienne, il est évident qu’il faut des antibiotiques. Mais chez les enfants qui enchaînent les angines ou les femmes qui font 12 infections urinaires par an, ce n’est pas la virulence du germe qui pose problème, mais le corps qui n’est plus capable de s’autodéfendre. L’allopathie, elle, se substitue au corps. Pour le meilleur, quand c’est indispensable !
A. S. À propos de son effet placebo qui serait une autre ...
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