Mémoire et troubles cognitifs : cuivre et zinc jouent un rôle essentiel

Un rôle clef dans la « construction de la mémoire » ?

Pour la première fois, en décembre dernier, des scientifiques (coordonnés par le Centre d’Études Nucléaires de Bordeaux Gradignan) ont réussi à visualiser précisément le phénomène et à mettre le doigt sur la façon dont le zinc et le cuivre agissent sur les jonctions entre neurones. Grâce à cette technique, les scientifiques ont pu remarquer que le cuivre et le zinc jouent un rôle dans la morphologie des dendrites, ces petites ramifications filandreuses qui prolongent les neurones et permettent de transmettre le message nerveux du neurone vers les autres cellules. Un mécanisme qui pourrait participer à la construction de la mémoire et qui fait dire aux scientifiques que cuivre et zinc jouent donc définitivement un rôle clef dans nos processus neurologiques.

Réguler cuivre et zinc pour traiter les Alzheimer précoces ?

Par ailleurs, une autre étude récente menée en décembre dernier sur des « souris Alzheimer » a montré que l’ingestion, pendant trois mois, d’une molécule qui agit comme un chélateur du cuivre a permis de stopper leurs pertes de mémoires et d’obtenir des « améliorations significatives de leur état cognitif [et] comportemental ». En piégeant le cuivre qui s’accumule dans les plaques amyloïdes responsables de la maladie pour le remettre en circulation dans le cerveau, le TDMQ20 permettait « d'inverser complètement leurs troubles cognitifs ».

De manière générale, un déséquilibre en zinc est associé à la maladie d’Alzheimer et au déclin cognitif lié à l’âge, et une carence en cuivre est observée dans les zones cérébrales impliquées dans les maladies de Parkinson ou d’Alzheimer. Ces données récentes ainsi que toutes celles accumulées jusque-là permettent donc de comprendre que cuivre et zinc jouent un rôle peut-être bien plus important qu’on ne le pense dans la survenue et/ou l’aggravation des pathologies neurodégénératives. Des carences ou un déséquilibre avec d’autres minéraux essentiels sont des facteurs potentiels importants pour la prévention de ces maladies qui touchent actuellement plus de trois millions deFrançais.

Sources :

« Correlating STED and synchrotron XRF nano-imaging unveils cosegregation of metals and cytoskeleton proteins in dendrites », Elife, décembre 2020.

« TDMQ20, a Specific Copper Chelator, Reduces Memory Impairments in Alzheimer’s Disease Mouse Models », ACS Chemical Neuroscience, décembre 2020.

« Copper at synapse: Release, binding and modulation of neurotransmission », Neurochemistry International, novembre 2015.

« Copper pathology in vulnerable brain regions in Parkinson's disease », Neurobiology of Aging, avril 2014.