Accueil Traitements Mon régime paléo du troisième millénaire
Mon régime paléo du troisième millénaire
Vous êtes sans doute nombreux à avoir entendu parler du régime paléolitique, du régime Seignalet ou du régime hypotoxique. Les hommes et femmes qui défendent ce régime ont un raisonnement très simple, et imparable : l'homme de Cro-Magnon était "frugivore-omnivore", et l'homme d'aujourd'hui l'est encore...
En 40 000 ans, notre code génétique n’aurait évolué que de 0,02% selon les antropologues. Or nos comportements alimentaires d’aujourd’hui ne sont plus du tout en phase avec notre passé génétique. C'est ce qui provoquerait, selon les tenants du régime "paléo", un nombre impressionnant de maladies, notamment les maladies inflammatoires, cancer en tête.
Revenons au régime paléo pour éviter les maladies chroniques et le cancer nous dit-on. Soit, mais l'appliquer n'est pas si facile.
Cro-Magnon au menu
Cro-Magnon (-35 000 à -10 000 ans) était plus cueilleur que chasseur. Le quotidien de cet individu était aux deux tiers fait de fruits, de légumes, de plantes, de racines, baies et noix. L'ancêtre de Cro-magnon, notre ancêtre à tous, homo habilis, était un charognard. Il se nourissait de la moëlle et de la cervelle que les prédateurs laissaient sur les carcasses. Cro-magnon, lui, chassait, mais le gibier était rare et surtout, saisonnier...
Sur la base d’un apport journalier de 3 000 calories, les gens du Paléolithique ingurgitaient 3 à 10 fois plus de vitamines que nous. En particulier de vitamine C (en comparaison les apports conseillés aujourd’hui paraissent minables). En fait les ancêtres de Cro-Magnon ont mangé tellement de vitamine C que leur organisme a cessé d’en métaboliser pour consacrer l’énergie ainsi dépensée à d’autres fonctions parmi lesquelles la construction de ce super-cerveau qui nous distingue des autres espèces.
Cro-Magnon absorbait aussi plus de calcium et de potassium, peu de sel, peu de sucres et des bons, et il aimait la bonne chair : un tiers de son alimentation provenait de la chasse et de la pèche. De la bonne viande, peu grasse. Ce n’était pas son quotidien mais il n’en était pas moins partiellement carnivore.
Juste après Cro-Magnon, le Néolithique a vu naître la première grande révolution alimentaire avec la révolution agricole, l’apparition des céréales et des produits laitiers. Des problèmes de santé inédits ont alors fait irruption. L’homme a perdu en taille, en vigueur, et les premières maladies infectieuses sont apparues via la promiscuité des élevages ainsi que les caries et les premières maladies chroniques. L’espérance de vie, qui atteignait 30-35 ans (à l’âge de 20 ans) au Paléolithique est tombée au Néolithique aux alentours de 25 ans.
Au siècle passé (hier sur l’échelle de l’évolution) un deuxième bouleversement, consécutif à la révolution industrielle, a chamboulé nos habitudes alimentaires. En 50 ans, nous avons totalement modifié notre alimentation. En moins de 10 générations, nous avons complètement piétiné les bases alimentaires des 85 000 générations qui nous ont précédés depuis l'apparition de l'Homme sur terre.
Le régime paléo contre le cancer
et les maladies chroniques
L’idée de rester dans la lignée des siens, de synchroniser notre manger avec nos gènes me plaît bien et me semble des plus raisonnables. Je ne suis ni de Crète ni d’Okinawa et bien que ces deux modes aient du bon, je préfère écouter la petite musique de mon ADN et privilégier le régime paléo que le Dr Seignalet, après l'avoir revisité, a érigé au rang de « 3ème médecine ».
Si le régime paléo mérite d’être adopté c’est en deux mots parce qu’il libère les malades de la souffrance chronique, entraîne de vraies rémissions, et prévient la plupart des maladies de civilisation.
Mais les bénéfices du régime sont beaucoup plus larges : perte de poids, amélioration de l’état de santé en général, disparition de la fatigue (plus d’énergie), disparition des problèmes de digestion et des reflux d’acidité, dégagement des sinus, disparition des raideurs matinales, normalisation des fonctions intestinales (chez certaines personnes).
Il permet de prévenir plusieurs maladies : maladies cardiovasculaires, ostéoporose, diabète de type 2, hypertension, hypertriglycéridémie, obésité.
Il apporte un soulagement dans certaines maladies auto-immunes : maladie coeliaque, dermatite herpétiforme, arthrite rhumatoïde, sclérose multiple, syndrome Gougerot-Sjögren...
Quand je parle des bénéfices sur une centaine de maladies, il faut surtout dire qu’il prévient de façon spectaculaire les cancers, ce qui a été démontré empiriquement.
Ce qui est permis, et ce qui ne l'est pas
Grosso modo, est préconisé dans le régime paléo tout ce que le chasseur-cueilleur préhistorique pouvait glaner et transpercer dans la nature.
En est exclu tout ce qui est arrivé plus tard à partir du Néolithique :
- Les laits animaux (mais pas végétaux) de toutes origines et leurs dérivés.
- Les céréales mutées.
- Les légumineuses.
- Les aliments riches en amidon (pomme de terre, manioc, igname...).
- Le sucre.
- Les produits cuits à température trop élevée.
- Les huiles raffinées.
- Tous les produits transformés.
Sont autorisées en revanche :
- Toutes les viandes maigres, les volailles, les poissons et les fruits de mer, ainsi que les oeufs.
- Tous les fruits et les légumes pauvres en amidon.
- Toutes les noix et les graines (graines de tournesol, amandes, etc.).
Et dans une moindre mesure :
- Les huiles pressées à froid.
- Les avocats.
- Le thé, le café.
- Les fruits séchés,
- Les boissons faiblement alcoolisées (Cro-magnon raffolait de l'éthanol des fruits fermentés)
J'ai moi-même essayé de le suivre, ou au moins me le suis-je imaginé... Mais le régime paléo autant que celui du Dr Seignalet est un défi digne des super-héros. Beaucoup de gens très malades lui doivent beaucoup, mais les autres n'ont en général pas le courage de le suivre à la lettre. Car rappelez-vous que la quasi-totalité des céréales, les produits laitiers,les pommes de terre, les légumineuses et les aliments transformés ne sont pas prévus au menu du régime paléo ! N’est pas Cro-Magnon qui veut !
Il y a quand même 5 céréales autorisées
Dans le régime paléo strict, aucune céréale n'est admise (hormis le sésame, et encore). Cependant le Dr Seignalet et Jacqueline Lagacé (dont je vais vous parler plus bas) sont moins restritifs et acceptent :
- le riz (blanc et entier),
- le sarrasin,
- le quinoa,
- le tapioca,
- le sésame.
Seignalet tient pour dangeureuses les protéines de toutes les autres céréales, car nombre d’entre elles ont muté : la structure des protéines de ces céréales a subi de profondes manipulations au cours de l’histoire (sélection, hybridation, transplantation...)
Nos enzymes digestives sont en effet incapables de digérer efficacement ces céréales qui ne font partie de notre régime alimentaire que depuis 10 000 ans. En outre, elles sont souvent cuites à haute température (formation d’acrylamide à partir de l’asparagine libre contenue dans ces céréales).
En 2003, des études scientifiques ont mis en évidence des récepteurs de produits toxiques découlant de la cuisson à haute température des céréales, ce qui confirme les hypothèses du Dr. Seignalet.
Seignalet a bien montré que ces céréales pouvaient provoquer des réactions auto-immunes et empirer l’inflammation des patients. Et quand elles sont modifiées, transformées ou même utilisées pour fabriquer des aliments qui vont être cuits, comme le pain ou les pâtes, c’est pire : la cuisson à haute température produit cette acrylamide, substance cancérigène et reprotoxique favorisant l’inflammation chronique.
Vous avez besoin d'un "coach"
Malheureusement, si on prend ce régime à la lettre, on tombe vite dans la monotonie, la contrainte et l’ennui. Impossible de bâtir une recette correcte avec les aliments autorisés... Il faut une volonté inébranlable pour préserver sa motivation, titiller son imagination et assurer la variété de ses repas sans oublier une seule des nombreuses recommandations de ce régime (erreur qui peut anéantir d’un coup tous ses bienfaits). Si l'on est pas encadré par un thérapeute, ou doté d'une volonté de fer, ce régime est infaisable.
Jacqueline Lagacé, femme de son temps
Jacqueline Lagacé est québécoise. Cette spécialiste de microbiologie et d’immunologie a souffert d’inflammations chroniques et s’en est débarrassé grâce au régime Seignalet. Elle l’a amélioré et a relaté ses expériences et ses découvertes dans le livre « Comment j’ai vaincu la douleur et l’inflammation chronique », paru à la fin de l'année dernière en France. Elle a poussé les recherches en testant d’autres aliments et en mesurant à chaque fois les réactions de son organisme.
Sur le fond elle n’a pas apporté de nouveaux éléments à cette diète. Le seul point où son opinion diverge, c’est sur la viande et le poisson cru : son régime comprend en effet des recettes de poisson cru et de tartare. Mais elle considère qu'il vaut généralement mieux cuire ces aliments à basse température et de façon brève. Les produits crus nous préservent de l'inflammation mais ils sont susceptibles de contenir des micro-organismes pathogènes.
Elle a aussi apporté de nouveaux éléments en relation avec les dernières recherches menées : dans son livre elle parle notamment du soja sur lequel le Dr Seignalet ne s’était pas étendu, ou de certaines céréales africaines qu’elle a mises en avant.
Consciente que le régime paléo strict implique des changements drastiques qui ne permettent plus de manger avec d’autres personnes, Jacqueline s'est attachée à mettre en valeur les plaisirs du goût autant que les bénéfices santé.
Inventer des recettes paléo chaque jour,
quelle scie...
A ceux qui veulent tenter l’aventure seuls, je conseille de découvrir les recettes bien utiles de Jacqueline Lagacé. Vous les trouverez dans son livre « Recettes gourmandes contre la douleur chronique » qui paraîtra le mois prochain en France.
Mais si vous êtes comme moi, vous lisez un livre, vous en sortez éclairé et puis la plupart du temps vous finissez par oublier, par errer et par abandonner.
Je vous recommande donc plutôt de vous faire encadrer par un site très original, SOS Cuisine. Les menus auquels ils vous donne accès suivent toutes les recommandations de Jaqueline Lagacé et du Dr. Seignalet. Ainsi, par exemple, les céréales qui se retrouvent dans les menus SOS Cuisine sont celles qui sont autorisées par ces deux auteurs.
Le principe consiste à vous proposer pour moins de 10 euros par mois l’envoi par mail, chaque semaine, d’une liste de menus pour tous les repas des 7 jours à venir. Les recettes sont faciles à suivre, les menus personnalisables, on peut par exemple les changer selon ses goûts, retirer un aliment qui ne nous convient pas ou ne nous plaît pas.
De plus, le site donne une liste de courses complètes, un service très appréciable puisqu’il permet de faire son marché rapidement. Il y a aussi un petit guide de préparations qui permet de s’organiser et évite de passer trop de temps en cuisine.
Ce site comme ces recettes vous aideront grandement à respecter les recommandations du régime ancestral sans avoir à vous casser la tête. Il vous évitera des erreurs aussi, vous apprendra à lire les étiquettes et à éviter les pièges de la grande conso.
Il vous évitera tout risque sous-jacent de carences. J'insiste sur ce point car des scientifiques ou des médecins prennent régulièrement position contre le régime ancestral sous ce motif des carences qu’il entraînerait. Si un grand nombre d’aliments sont éliminés (tous les laits animaux et produits dérivés, toutes les céréales avec gluten, le maïs, tous les produits raffinés ou transformés) cela ne nous empêche pas de combler nos besoins nutritifs.
Pour en savoir plus sur les menus "paléo" du SOS Cuisine cliquez sur ce lien (vous pouvez-même demander sur le site à recevoir gratuitement un exemple de menu paléo)
Cuisiner avec amour, manger avec coeur
Pour finir, un chiffre : on estime aujourd’hui que l’alimentation intervient pour un tiers sur notre espérance de vie. Certes elle représente au moins 50% de notre santé (et cause environ 50% des cancers) mais l'alimentation doit rester un plaisir, un acte d'amour. Mais elle ne fait pas tout et l'exercice physique doit l'accompagner (Cro magnon crapahutait sans cesse avant que l'Homme ne se sédentarise à l'extrème). Cette hygiène physique est aussi une composante du régime paléo.
Certains ont perdu le goût d’aimer le jour où on leur a dit que l’amour était une affaire de molécules, de phéromones. Moi la nutrition pure et dure, celle qui réduit l’acte de manger à des indices, des calories, des nutriments et des molécules, ça me coupe l’appétit !
Retrouver le plaisir de manger simplement (une alimentation bio qui n'a pas été transformé par la main de l'homme si possible), le plaisir de partager un repas dans la bonne humeur me paraît bien plus vital. L’acte de manger est un acte global, total, temporel et spirituel. Il demande une discipline, mais aussi de la souplesse. Trop de rigidité et c'est l'indigestion.
Il est important de partager des repas avec ses congénères et de s'autoriser des petits écarts de temps à autre. Car trop de rigidité alimentaire conduit aussi à la maladie psychique. Une nourriture pauvre s’assimile complètement si elle est appréciée à sa juste valeur alors qu’une alimentation riche non savourée (dans la solitude, devant la télé ou l’écran de son portable) peut s’avérer nocive.
C’est bien ainsi qu’il faut prendre et comprendre le régime paléo du 3ème millénaire, ce régime sain et réconfortant que nous avons dans le sang.
Prenez soin de vous (c’est un art, pas une science) !
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
SOS Cuisine :
des menus pour chaque pathologie
Le mythe des produits light a commencé avec Ancel Keys
Régime dissocié : une alimentation autodestructrice
Paléo ? Beaucoup plus qu'un simple régime
Faut-il « réensauvager » nos microbiotes ?
Le régime paléo : pour qui et pourquoi ?