Les oubliées de la santé

Dans leur enquête consacrée aux inégalités de genre dans la santé (mais pas que), les autrices soulignent aussi que le choix d’exclure les femmes de ces recherches a fait suite à des scandales sanitaires. Au point que les femmes en âge de procréer ont été, dans la foulée, exclues des essais. Elles s’appuient, pour démontrer cela, sur le scandale du thalidomide et du distilbène. Le premier, un sédatif, a été prescrit aux femmes enceintes et a provoqué de graves malformations sur des milliers de bébés. Le second, une hormone prescrite pour limiter les risques de fausses couches, a entraîné anomalies génitales et cancers du vagin chez des filles qui y ont été exposées in utero.

Les autrices consacrent aussi une grande partie de leur ouvrage à mettre en lumière le fait que les femmes sont, paradoxalement, la cible d’un business juteux : applications numériques pour le suivi du cycle menstruel, traitement contre l’endométriose, yoga hormonal, cérémonies du féminin sacré… Peut-être que le manque de découverte de nouveaux traitements pour les pathologies féminines explique que ces dernières continuent de chercher ailleurs les réponses que la médecine ne parvient pas à leur offrir… — Élise Kuntzelmann