Napso, la médecine des non-malades

Depuis 1997, la prévalence du surpoids fluctue toujours autour de 30 % alors que celle de l’obésité ne cesse d’augmenter : elle est passée de 8,5 % en 1997 à 15 % en 2012 et 17 % en 2020¹. Du côté de l’activité physique, on est également loin du compte avec 37 % des enfants de 6 à 10 ans et 73 % des jeunes de 11 à 17 ans qui n’atteignent pas les recommandations en matière d’activité physique, et 47 % des femmes et 29 % des hommes qui sont physiquement inactifs². Quant au sommeil, il est une source constante de préoccupation : 37 % des Français sont insatisfaits de la qualité de leur sommeil, et la durée moyenne de sommeil est passée en 2023 en dessous des 7 heures par nuit en semaine (6 h 58), soit 1 h 30 de moins par nuit qu’il y a trente ans³ !

Laurence Plumey, médecin nutritionniste, a pris le problème à bras-le-corps. Praticienne hospitalière, autrice⁴, elle fonde durant la crise sanitaire une nouvelle discipline, la napso-thérapie (" napso " pour nutrition, activité physique, sommeil) en partant de deux constats : adultes et enfants prennent du poids, bougent moins et ont tendance à mal dormir ; et ces personnes ne sont pas assez malades pour aller voir le médecin. Quel est donc le professionnel susceptible de les prendre en charge ? Elle imagine alors un métier où les thérapeutes seraient formés au conseil en nutrition, activité physique et sommeil et pourraient aider les personnes à reprogrammer leurs comportements, à anticiper de potentiels problèmes de santé, à trouver des leviers pour retrouver énergie, confiance et vitalité, et même à proposer un programme complet pour le bien vieillir, au titre de la prévention santé.