Prégabaline : un anxiolytique et antidouleur commun associé à des décès inexpliqués

Sabrina Debusquat

rédigé le 22 mars 2024 à 0h00

Prégabaline : des décès inexpliqués

Au Royaume-Uni, les décès liés à la prégabaline, un anxiolytique couramment prescrit, ont plus que doublé ces cinq dernières années. La revue indépendante française Prescrire juge quant à elle que la prescription de ce médicament de la famille des antiépileptiques, couramment utilisé contre les troubles de l'anxiété généralisée et les douleurs d'origine nerveuse, est parfois « injustifiée » et que son profil d'effets indésirables « pèse lourd dans la balance bénéfices-risques ».

En 2022, en Angleterre et au Pays de Galles, 441 décès liés à la prégabaline ont été recensés, contre 187 en 2018, soit plus du double. Des articles de presse récents ont présenté ces décès comme le signe d'une « épidémie d'opioïdes à l'américaine » provoquée par un médicament qui « détruit des vies »

Faire très attention aux interactions

Si la hausse des décès liés à ce médicament peut en partie être expliquée par celle des prescriptions – passées de 5,5 millions en 2016 à 8,4 millions en 2022 en Angleterre –, l’analyse de ces mêmes décès montre, dans plus de 90 % des cas, la présence d'autres opioïdes (y compris la méthadone ou la morphine).

Commercialisée au début des années 2000 en France, la prégabaline a initialement été présentée aux médecins comme une solution sans risque addictif, ce qui lui a valu d’être parfois proposée aux patients souffrant ...

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Références bibliographiques

« Deaths Linked to a Common Anxiety Drug Have Surged in The UK », ScienceAlert.com, 17 mars 2024.

« Prégabaline et gabapentine : surdoses parfois mortelles », Prescrire, 1^er décembre 2023.

« Prégabaline : l'envers de la médaille d'une prescription populaire », Le Journal du médecin, 15 septembre 2023.

« LYRICA et génériques (prégabaline) : mise en garde sur les risques d'abus, de mésusage et de dépendance », Vidal.fr, 4 juillet 2016.

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