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C'est même à ça qu'on les reconnaît !

  • Comment le laboratoire Servier fait des éconopmiesComment le laboratoire Servier fait des éconopmies
Article paru dans le journal nº 126

Servier, ce n’est plus ce que c’était. Du temps de Jacques, le fondateur éponyme, c’était la splendeur. Le coq gaulois a su se mesurer aux mastodontes de la pharmacologie mondiale et se hisser au rang des plus grands. Et puis il y a eu l’affaire du Mediator. Une " affaire odieuse " selon Servier, " une fabrication " visant à déstabiliser sa si noble entreprise. Fallait oser… Parce que le Mediator, cet antidiabétique détourné en coupe-faim, a eu tendance à provoquer de graves pathologies pulmonaires et autres lésions cardio-vasculaires. Deux mille morts plus tard – plus celle de Servier en 2014 –, rien n’a changé chez Servier. La multinationale s’illustre en osant tout et n’importe quoi. C’est ce que révèle le Canard enchaîné du 17 juillet.

Pour réaliser des économies, Servier traque ses clients

Si la prescription du Mediator a permis au labo d’engranger quelque 800 millions d’euros, aujourd’hui, il est rincé. C’est de bonne guerre. C’est qu’il a coûté un œil à la collectivité. Le Mediator a d’abord été remboursé par la Sécu pendant trente-trois ans. Ensuite, la même Sécu a dû prendre en charge les frais médicaux des victimes d’effets secondaires. Enfin, il a fallu les indemniser via l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam), dont les fonds sont assurés par la collectivité, jusqu’à remboursement par la multinationale.

En premier lieu, l’État, reconnu coupable de défaillance, devait payer 30 % du montant des dommages et intérêts. Or, le 4 juillet dernier, la cour administrative d’appel, reconnaissant le caractère délibéré des fautes " d’une particulière gravité " commises par Servier, a décidé que le labo devrait s’acquitter tout seul du montant de l’indemnisation des victimes (184 millions d’euros). Sans oublier la condamnation pour escroquerie à l’assurance maladie qui a valu au laboratoire d’être condamné à rembourser 415 millions d’euros. Et la douloureuse risque de s’alourdir puisqu’un nouveau procès au pénal dit Mediator 2 doit bientôt s’ouvrir pour " homicides involontaires " et " blessures involontaires ".

Alors pour réaliser des économies, Servier traque ses clients. C’est le cas d’Antoine F. De 1990 à 1995, sa consciencieuse prise du Mediator lui a valu des effets secondaires indemnisés à hauteur de 61 000 euros. Mais, en appel, la justice – qui ne tient Servier pour responsable de ses accusations qu’à partir de 1999 –, revient sur sa décision. Que fait Servier ? Le Canard révèle que " le 3 juillet, l’avocat de Servier a pressé Antoine F. de le rembourser… en un mois, sous peine de procédures judiciaires ". Ça, si c’est pas l’élégance à la française ?

Références bibliographiques

Le Canard enchaîné, mercredi 17 juillet 2024.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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