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Chronothérapie : à chaque heure son médicament
Quitte à devoir prendre des médicaments, autant faire en sorte que leur administration maximise leur efficacité et minimise leurs effets délétères. Comment ? En les prenant tout simplement à la bonne heure. C’est le postulat brandi, cycles circadiens et études à l’appui, par la chronothérapie ou chronopharmacologie. Top chrono pour en savoir plus.
La quasi-totalité des fonctions de notre organisme est soumise à un rythme de 24 heures (rythme circadien). De la pression artérielle aux capacités cognitives, de la production hormonale au système immunitaire, nos cellules, nos organes adaptent leur activité en fonction de cette horloge interne qui ne se limite pas aux seules questions de veille et de sommeil.
Ces variations de l’organisme ne sont pas sans conséquence sur l'absorption des médicaments ou la sensibilité de nos cellules aux molécules thérapeutiques. Plus de la moitié des 100 médicaments les plus vendus au monde interagissent d'ailleurs avec des processus biologiques dépendant d'un gêne de l'horloge circadienne (1).
C’est tout l’enjeu de la chronothérapie qui vise donc à déterminer le meilleur moment de la journée ou de la nuit pour administrer les traitements. Et c’est notamment à l’aune d’un des plus violents d’entre eux, la chimiothérapie, qu’elle s’est confrontée pour avérer son intérêt.
Antitumoraux : la nuit
Si les antitumoraux s’attaquent aux cellules cancéreuses, ils sont tout aussi toxiques pour les cellules saines. Les chercheurs ont donc eu l’idée d’identifier le moment de la journée où ces dernières pouvaient être les moins sensibles aux molécules thérapeutiques. Soit pour en limiter les effets secondaires, soit pour augmenter la dose sans provoquer plus d’effets délétères, et être plus efficace pour lutter contre les cellules cancéreuses. Et c’est souvent durant la nuit que les antitumoraux sont les moins toxiques pour l’organisme. On peut lire par exemple que le 5-fluorouracile, utilisé dans le cas d’adénocarcinome du système digestif ou de l’appareil reproducteur féminin, était cinq fois moins toxique perfusé à 4 heures du matin au lieu de 16 heures. Et une étude (2) portant sur un protocole administré aux heures optimales (avec un pic à 4 heures) provoquait une réponse tumorale majorée chez 60 % des participants alors que la toxicité était limitée.
Précisons que la chronothérapie trouve ici des limites car chaque patient étant unique, trouver l’heure optimale de chacun n’est pas chose aisée. Néanmoins, la chronothérapie s’est développée sur d’autres domaines plus " stables " car suivant les rythmes circadiens, comme la cardiologie ou les pathologies inflammatoires (asthme, rhumatisme, etc.).
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Antihypertenseurs : le soir
Les études sont nombreuses (3) à promouvoir la prise d’antihypertenseurs le soir. La pression artérielle (PA) suit un rythme circadien. Maximale le matin, elle suit une courbe sinusoïdale en baissant l’après-midi, remontant en fin de journée puis baissant de nouveau la nuit. Constatant que de nombreux patients souffrant d’hypertension ne présentaient pas cette chute tensionnelle nocturne, la chronothérapie a suggéré de la rétablir en prenant le traitement hypotenseur le soir. Une étude espagnole (4) a avéré que la prise d’antihypertenseurs le soir ...
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Références bibliographiques 
1. "Therapeutics on the clock: Circadian medicine in the treatment of chronic inflammatory diseases", Biochemical Pharmacology, 2020.
2. C. Focan, F. Kreutz, L. Longrée et al., dans Pathologie biologie, janvier 2005.
3. J.-M. Krzesinski, P. Vanderweckene et P. Erpicum, dans la Revue médicale suisse, août 2012.
4. "Bedtime hypertension treatment improves cardiovascular risk reduction: the Hygia Chronotherapy Trial". Eur Heart J. 2020
5. "Time of Administration of Acute or Chronic Doses of Imipramine Affects its Antidepressant Action in Rats". J Circadian Rhythms. 2018
Voir aussi :
"Foundations of circadian medicine", PLOS ONE, 2022
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