Les médicaments à écarter selon la revue Prescrire en 2023

Une aberration qui concerne 107 médicaments disposant toujours d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) en Europe et 88 en France, et qui ne présentent plus, au regard de l’avancée des connaissances scientifiques, d’une « balance bénéfice-risque » favorable.

Autrement dit, ils sont considérés comme étant plus dangereux qu’utiles à la santé. Par rapport au bilan de 2022, sont entrés de nouveaux médicaments dans la liste, comme l’antihistaminique Palforzia et ses protéines d’arachides, le roxadustat (Evrenzo) utilisé pour corriger les anémies dues à des insuffisances rénales notamment, la teinture d’opium (Dropizal) contre les diarrhées sévères…

En les présentant par classes médicamenteuses, de la diabétologie à l’urologie, de la cancérologie à la gastro-entérologie, etc., la revue apporte au patient qui veut s’assurer que ses médicaments ne figurent pas dans cette liste une facilité de consultation. Quant aux médecins qui ne sauraient plus quoi prescrire, les auteurs apportent systématiquement une proposition alternative.

Donnons à titre d’exemples quelques molécules à écarter, ainsi que leur dénomination commerciale. Ainsi en cancérologie, citons le vandétanib (Caprelsa) dans le cas de cancers de thyroïde métastasés, la vinflunine (Javlor) dans le cas de cancers de la vessie, la trabectédine (Yondelis ou autre marque) dans le cas de cancers des ovaires ou de sarcomes.

En cardiologie, la dronédarone (Multaq) est à écarter en traitement de l’arythmie. L’ivabradine (Procoralan ou autre) utilisé pour traiter l’angor ou l’insuffisance cardiaque expose à trop de problèmes (infarctus du myocarde, bradycardies sévères) pour ne pas être écarté ; encore dans le traitement de l’angine de poitrine, le nicorandil (Ikorel ou autre) est un vasodilatateur à l’efficacité discutable d’autant qu’il expose à des ulcérations cutanéomuqueuses parfois graves.

En dermatologie, le finastéride 1 mg (Propecia ou autre) est utilisé pour soigner l’alopécie androgénique chez les hommes. Mais pour obtenir une densité modeste du cheveu (de 10 %, sur le sommet du crâne), ces messieurs risquent des troubles de l’érection et de l’éjaculation, et une baisse de la libido.

La liste est longue et urgente à consulter et à conserver, d’autant que Prescrire l’a rendue, comme chaque année, accessible gratuitement.