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Pénurie de médicament : retrouver une souveraineté industrielle ?

  • Pénurie de médicament : retrouver une souveraineté industrielle ?
Article paru dans le journal nº 114

Macron sur tous les fronts pour lutter contre la désindustrialisation… ou pour faire avaler la pilule des retraites, tout dépend des commentateurs. De passage en Ardèche, le Président annonce la relocalisation de la production de 50 médicaments1 tandis qu’Olivier Véran, ministre de la Santé, révèle une liste de 450 « trésors » à défendre absolument. Les pénuries ont été particulièrement marquées en 2022, avec 3 500 molécules en rupture de stock ou en risque de rupture. Des médicaments grand public ont été touchés, comme le paracétamol ou l’amoxicilline, un antibiotique largement prescrit aux enfants, ou encore la pilule abortive, qui a entraîné une menace sur le droit à l’avortement en France en avril2. Mais ces « trésors », que leur arrive-t-il ? Une commission d’enquête sénatoriale, qui interroge chaque semaine responsables politiques et professionnels de santé, doit rendre des conclusions détaillées début juillet. Cependant, il apparaît déjà que ces pénuries sont liées à un excès de demande. Cet hiver, plusieurs vagues d’épidémies hivernales particulièrement virulentes ont joué un rôle important tandis que la production de médicaments est largement délocalisée, vers des pays comme la Chine et l’Inde. Les récentes tensions dans le domaine du médicament seraient très largement liées à une augmentation de la demande au niveau mondial et une possible mise en concurrence des États entre eux, en fonction du prix d’achat.

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Du côté des industriels, quand on parle de relocalisation, la question de la compétitivité est souvent assez proche. Dans ce domaine, la France ne serait pas bonne élève. Après les annonces du Président, la Commission d’enquête du Sénat a souligné la persistance de suppression de postes chez des industriels comme Sanofi3. Mais du côté des industriels, et notamment le Leem, le syndicat de l’industrie pharmaceutique, il faut une augmentation du prix des médicaments. Certains, comme le Zolgensma, qui soigne une maladie rare infantile, et coûte deux millions d’euros par injection, ont déjà un coût exorbitant4. Les substances qui ont connu des pénuries récemment étaient très largement des formes pédiatriques. Gageons que cette circonstance rendra le débat d’autant plus passionné. Reste que, chez Alternatives santé, nous avons nos propres trésors, de l’aromathérapie à l’homéopathie, des compléments à l’ostéopathie, restés disponibles. Ils souffrent pourtant d’un discrédit généralisé, allant du déremboursement de l’homéopathie à des publications régulières qui les délégitiment.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé