Pénuries de médicaments : qui est responsable ?

Les pénuries de médicaments de fin d’année en France ne sont pas nouvelles pour les pharmacies. Elles étaient liées aux quotas que se fixaient les laboratoires pharmaceutiques, car un surplus de vente amenait à un risque de baisse du prix par les autorités pharmaco-économiques françaises. Le prix du médicament étant en général bas en France par rapport aux voisins européens, s’il y avait un choix à faire dans la gestion de stock par les industriels, nous n’étions de plus pas privilégiés…

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Presque multipliées par deux entre 2018 et 2019, ces pénuries ont vu d’autres causes s’accumuler, telle la délocalisation des matières premières hors Europe qui fragilise la chaîne de fabrication et distribution.

Toujours dans une optique de rationalisation des coûts, la production à flux tendu, rend difficile l’anticipation d’une augmentation de la demande. Et pourtant, cette demande augmente, dans le monde et en France. À l’échelle mondiale, citons la Chine qui veut rattraper son retard en termes de santé publique. À l’échelle nationale, citons l’épidémie de Covid-19 qui, depuis 2020, a eu des conséquences sur la consommation de paracétamol (produit en grande partie en Chine).

Autres médicaments difficiles à se procurer, les antibiotiques, très prescrits avec la recrudescence des infections respiratoires.

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Ne faut-il pas remettre le système industriel à plat, et solliciter les préparatoires officinaux qui seraient plus réactifs à des imprévus et produiraient les quantités juste nécessaires. C’est semble-t-il l’option choisie par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui fin décembre, afin de pallier le manque d’amoxicilline, un antibiotique en rupture de stock dans de nombreuses officines, a autorisé une quarantaine de pharmacies à fabriquer des gélules de ce médicament.