Accueil Polémiques Un cholestérol confit d'intérêts ?
Un cholestérol confit d'intérêts ?
La semaine dernière, j’évoquais dans mon éditorial « la naïveté de la lutte monomaniaque contre le cholestérol et le danger que constituent les statines, quand ce n’est pas la falsification des études les concernant ou leur manipulation par l’industrie pharmaceutique ». Et je faisais mine de m’étonner, alors que de plus en plus de chercheurs les dénoncent, des incohérences contenues dans les consignes officielles sur le sujet.
Or, le jour même, la Haute Autorité de santé publiait un communiqué annonçant qu’elle revenait sur ses dernières recommandations (datant de mars 2017), qui faisaient la part belle aux statines dans le traitement des risques cardio-vasculaires. La raison de ce revirement ? Un recours de l’association Formindep devant le Conseil d’État semant le doute sur l’impartialité des experts à l’origine des recommandations.
« La HAS a pris connaissance, sur la base des données transparence santé alimentée par les déclarations des entreprises, de l’existence de liens qui n’avaient pas été renseignés par certains experts dans leur déclaration publique d’intérêts. Elle a également été informée qu’une plainte pour prise illégale d’intérêts avait été déposée contre eux. Si la justice pénale devra déterminer avec précision s’il y a eu des omissions volontaires, la distorsion d’informations présentes dans les DPI et sur la base transparence santé entraîne un doute sur l’impartialité des experts qui ont participé à l’élaboration de la recommandation sur les dyslipidémies », explique cette institution qui, Ô ironie, procédait le mois dernier au renouvellement de sa commission sur la transparence…
Personne n’a pu échapper, ces jours-ci, au scandale concernant les implants mammaires et autres dispositifs médicaux (pompes à insulines, pacemakers, etc.) et aux énormes failles du contrôle des autorités de santé. Ce qui frappe, dans la communication de crise sur le sujet, c’est comment le gouvernement se veut rassurant tout en concédant qu’il y a « des zones d’ombre » dans le domaine des dispositifs médicaux, et matière à amélioration.
L’État se fait aussi un devoir de rappeler à quel point les médicaments, eux, sont bien surveillés et contrôlés. Mais ceux connaissant un peu les méandres des circuits du médicament (des procédures d’autorisation de mise sur le marché à celles de retrait en cas de problème) et qui savent à quel point ces procédures administratives sont pensées pour – quand ce n’est pas par – les industries pharmaceutiques, ne pourront que rire jaune de ces propos où l’incantation le dispute au cynisme. Et le pire c'est que nos dirigeants ont l'air décidés à vouloir assouplir plus encore les règles pour les grands industriels du médicament, reçus à diner en toute intimité à l'Élysée en juillet dernier. Tout ça, bien entendu, au nom de l'innovation.
Loin de cet univers impitoyable où l’on rétribue l’actionnaire avant de penser au patient, il y a Régénération, un documentaire sorti il y a peu et consacré aux ressources intimes dont nous disposons pour nous régénérer et prendre soin de notre santé. La bande-annonce est ici. Des personnes y témoignent de leur changement de cadre de vie et de philosophie, et comment ces modifications ont pu impacter leur santé.
Selon son parcours et sa sensibilité, chacun pensera ce qu’il veut de telle ou telle approche, pratique ou philosophie de santé. Quoi qu’il en soit, les derniers scandales en date nous rappellent, s’il le fallait, qu’il est urgent et nécessaire de se questionner, de se renseigner et de prendre en charge sa propre santé.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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