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La Thérapie par la méditation, une révolution en psychologie ?

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La pratique de la méditation a littéralement conquis l’Occident, en grande partie du fait de ses bénéfices avérés sur le bien-être mental. Or son ancrage psychologique, le bouddhisme, est quant à lui resté cantonné à la sphère spirituelle. Aujourd’hui les frontières sont en train de tomber et les deux sont envisagés ensemble comme une méthode thérapeutique possible.

 

Au cours de ces dernières décennies, la méditation s’est invitée dans le quotidien de nombreuses personnes qui s’y adonnent de manière individuelle ou en groupe. Cette pratique, qui apporte du mieux-être, a littéralement conquis l’Occident.

Or on peut en attendre encore davantage sur le plan de la santé mentale comme le soulignait le psychiatre Christophe André dans une conférence (1) : « toutes ces approches de méditation inspirées par le bouddhisme sont en train de changer de façon presque révolutionnaire la manière de soigner et d’être des soignants ».

La référence spirituelle dont parle ce médecin et qui a donné naissance et vitalité à la pratique de la méditation a souvent été mise de côté pour des raisons compréhensibles de différences culturelles. Or, le bouddhisme n’est pas seulement une religion, mais peut aussi être envisagé sous un angle philosophique et psychologique. David Sorin, instructeur en méditation, l’explique : « on parle de psychologie bouddhiste, car il s’agit d’une méthode qui permet de comprendre l’esprit (systèmes de pensée, émotions, etc.) et de se libérer des afflictions tout en faisant grandir sa liberté intérieure, sa stabilité mentale et sa joie de vivre ».

Bouddhisme : de la spiritualité à la psychologie

En particulier, la psychologie bouddhiste reconnaît que la douleur — qu’elle soit physique ou émotionnelle — est une partie inévitable de la vie, mais qu’en tant qu’êtres humains, nous avons tendance à y ajouter des couches de souffrance psychologique notamment par le désir de contrôler les évènements. La psychologie bouddhiste invite à porter un nouveau regard — plus lucide et plus juste — sur soi et sur le monde, ajoute David Sorin : en prenant conscience de l’interdépendance, on se relie plus intelligemment aux autres et à son environnement ; en pratiquant la gratitude, on se sent moins seul ; en faisant grandir la joie en méditation, on se souvient de tout ce qui va déjà bien dans notre vie.

Les sagesses bouddhistes, pourtant si anciennes, pourraient-elles révolutionner la psychologie contemporaine occidentale comme le prétend Christophe André ? C’est en tout cas la conviction de David Sorin : « au fil des années, j’ai mis au point une nouvelle thérapie basée sur les enseignements de Bouddha, accessible à tous, car totalement laïque. Il s’agit d’une méthode tournée vers un résultat concret : le bien-être durable de la personne accompagnée ». Baptisée simplement « Thérapie par la méditation », elle apporte des réponses à de nombreux problèmes comme l’anxiété, les ruminations, les addictions, le deuil, le manque de confiance en soi, la colère, la perte de sens, etc.

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Principes de la thérapie par la méditation

Concrètement, la Thérapie par la méditation consiste en des séances individuelles, et comme dans une psychothérapie classique, une large place est accordée à la parole. Le thérapeute pratique une écoute active et bienveillante. Sa posture peut en soi être thérapeutique : la personne accompagnée se sent pleinement acceptée telle qu’elle est, sans jugement, ce qui contribue à lui donner confiance dans sa capacité d’évolution.

Après avoir recueilli les différents éléments, le thérapeute pourra proposer un éclairage différent sur une situation, sur la base des enseignements de sagesse bouddhiste. Ainsi, dans le cadre de la prévention du burn-out par exemple, il invitera la personne accompagnée à examiner son besoin de reconnaissance, qui pourra être corrélé avec un attachement à la réputation et un déficit de confiance en soi. Et il n’hésitera pas à aller plus en profondeur s’il le faut, abordant sans tabou la peur de la mort, qui se cache derrière toutes nos autres peurs, y compris celle d’échouer ou d’être critiqué !

Grâce aux enseignements ainsi qu’à des méditations adaptées — il en existe plus d’une centaine —, la personne accompagnée pourra progressivement s’affranchir de ses anciens schémas et gagner en liberté intérieure. Elle apprendra, par exemple, à dire non lorsque cela est pertinent, mais aussi à voir la souffrance et la peur de l’autre et à prendre soin de sa propre souffrance. Certaines « notions transversales » trouvent leur place dans la majorité des accompagnements, comme la gratitude, l’impermanence, l’interdépendance, l’évolution du potentiel humain ou la sagesse, dont la compréhension permet de se « relier plus intelligemment au monde », comme le rappelle Christophe André.

L’originalité de la méthode élaborée par David Sorin tient au fait qu’elle met aussi l’accent sur l’accueil des émotions et les pratiques dites « post-méditatives », à savoir des exercices concrets permettant d’appliquer au quotidien les enseignements reçus. Car, il ne s’agit pas ici de se retirer du monde et de vivre dans une bulle éthérée, mais au contraire d’évoluer intérieurement pour trouver sa juste place dans le monde « réel ». Plus nous serons à l’aise avec les autres et notre environnement, plus nous pourrons nous détendre intérieurement et laisser place à la sérénité…

Une association et un podcast

David Sorin, qui pratique la méditation depuis 30 ans et qui a fondé l’association Inspiir (2), souhaite aujourd’hui partager et transmettre cette méthode au plus grand nombre. On peut suivre son cheminement de méditant et de thérapeute par la méditation dans un podcast intitulé « Juste assis devant la mer » (3). Au travers de son parcours de vie parfois difficile, il nous livre des enseignements sur des questions universelles comme l’abandon, la colère, la peur, la quête d’amour, la recherche de sens, etc. Celles-ci peuvent trouver des réponses dans la pratique de la méditation. De quoi nous permettre d’appréhender les bienfaits de la thérapie par la méditation ou tout au moins travailler sur notre esprit, « là où se vivent toutes nos expériences ».

 

Aller plus loin :

1 « Les apports du bouddhisme dans la psychologie » : 16 décembre 2020, conférence de Christophe André et Matthieu Ricard organisée par l’association Karuna-Shechen

2 Association Inspiir

3 Podcast Juste assis devant la mer, à écouter sur Ausha, YouTube, Deezer et Spotify

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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