Mémoire, les clefs pour éviter le déclin

Logée au cœur de notre cerveau, associée au centre de nos émotions et du plaisir, la mémoire n’en finit pas d’interroger les neurosciences. Au quotidien, elle nous sert à tout, mais surtout, en premier lieu, à penser le présent, le monde et nous-même. C’est grâce à elle que nous savons qui nous sommes et ce que nous avons vécu depuis – presque – notre venue sur terre. Notre mémoire est un outil complexe : avec sa centaine de milliards de neurones, notre cerveau a élaboré un ensemble merveilleux avec pas moins de cinq systèmes interconnectés et dotés chacun de propriétés différentes. La mémoire nous permet d’apprendre, d’avoir des automatismes, de reconnaître des visages ou des voix, de nous souvenir des dates d’anniversaire ou des règles d’un jeu de cartes, et de nous projeter dans le futur.

Comment fonctionne-t-elle ? Peut-on améliorer ses capacités ? Peut-on s’y fier ? Nos mémoires peuvent s’emmêler les pinceaux, mélanger différents souvenirs, voire en créer des faux ! Mais son déclin est-il inéluctable ? Même si l’on sait aujourd’hui qu’on peut apprendre à tout âge et que notre cerveau est capable de fabriquer de nouvelles connexions pour compenser les inévitables pertes de nos neurones vieillissants, comment ne pas s’inquiéter quand, arrivant dans une pièce, on s’aperçoit qu’on a oublié ce qu’on était venu y faire ? Ou encore que cette personne croisée dans la rue nous dit bien quelque chose, mais quoi ? Impossible de la " resituer " ! La mémoire questionne d’autant plus aujourd’hui que, passés à l’ère du numérique, nous la faisons de moins en moins travailler. Nos mémoires digitales finiront-elles par réduire ses capacités ?

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Des perceptions si fugaces

80 % des informations que nous percevons sont visuelles : mais nous n’avons pas le temps de les retenir puisque notre « mémoire visuelle » ne dure qu’un quart de seconde… Les « images » que nous pensons avoir conservées dans cette « mémoire visuelle » sont en fait les reconstitutions mentales des informations que nous avons eu le temps d’analyser pour pouvoir les mémoriser : des produits en quelque sorte de notre imagination. L’idée d’une mémoire qui serait, selon chacun, « visuelle », « auditive », etc., est très tenace, mais elle est fausse, remontant à une théorie de la mémoire élaborée à la fin du XIXe siècle…

Ces troubles qui nous questionnent

Ce qui sert la mémoire ? Le fait qu’une émotion surgisse – on retient plus facilement ce qui nous a émus. Et on se rappelle mieux ce que l’on a compris : la compréhension suscite un " mini-satori " : un éveil cérébral. Une impression très gratifiante et qui peut aussi nous aider à mieux nous souvenir !

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La méthode des lieux

Cette technique aurait été inventée, selon la légende, par le poète Simonide de Céos, au Ve siècle av. J.-C. Seul rescapé d’un banquet où les convives avaient été ensevelis sous le toit de la villa, il se souvenait des pièces où chacun se trouvait, et put rendre les corps à leurs familles.

La technique consiste à :

• associer les éléments à apprendre à des images mentales ;
• placer chacune de ces images dans un lieu ;
• inventer un itinéraire pour les relier.