Ménopause : trois habitudes alimentaires pour réduire de 88 % les bouffées de chaleur

Réalisé durant trois mois sur 84 femmes ménopausées déclarant au moins deux bouffées de chaleur par jour, cet essai clinique de petite taille mené par la North American Menopause Society montre qu’éviter les produits d'origine animale, réduire les graisses et ajouter une portion de soja chaque jour a permis aux participantes de réduire de 88 % les bouffées de chaleur modérées à sévères associées à la ménopause.

Durant douze semaines, un premier groupe de femmes a adopté un régime alimentaire végétalien (NDLR : c’est-à-dire riche en produits végétaux et sans aucun produit d’origine animale comme la viande ou le lait) incluant la consommation d’une demi-tasse de soja cuit (ou de tofu) chaque jour. Un second groupe n’a rien changé à ses habitudes alimentaires. Après ces trois mois, en plus d’avoir constaté une réduction de 88 % des bouffées de chaleur quotidiennes, les membres du premier groupe ont également enregistré une perte de 3,5 kilos en moyenne

Une preuve scientifique de connaissances ancestrales ?

Les auteurs de l’étude précisent ne pas « pleinement comprendre pourquoi cette combinaison fonctionne », mais de nombreux spécialistes en santé naturelle recommandent déjà, depuis quelques décennies, de limiter la viande, notamment pour les antibiotiques qu’elle contient (qui peuvent perturber le système hormonal) et pour l’acidification du corps qu’elle favorise. Il est également connu qu’un régime riche en graisses saturées mobilise le foie qui joue un rôle crucial dans la sécrétion et l’élimination des hormones, mais aussi que le soja, riche en phyto-œstrogènes, peut aider à pallier les œstrogènes qui viennent à manquer soudainement à la ménopause.

Dans certaines contrées japonaises où les habitants ont conservé leurs habitudes alimentaires d’avant l’ère industrielle et ont un régime alimentaire à base de végétaux, faible en gras et incluant du soja, il a par ailleurs été constaté que les femmes ménopausées éprouvaient moins de symptômes et sur une durée moins longue qu’en Occident. Ainsi, cette étude est une bonne nouvelle qui permet de valider scientifiquement des connaissances empiriques observées par de nombreux praticiens dans le monde.

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Un changement de régime alimentaire avant les médicaments

Pour l’auteur principal de l’étude, Neal Barnard, président du Physicians Committee for Responsible Medicine et professeur adjoint à la faculté de médecine de l’université George-Washington aux États-Unis, cette étude « démontre l'efficacité d'une intervention diététique pour les symptômes de la ménopause ». Selon lui, alors que les médicaments à base d’hormones de synthèse proposés aux patientes pour ce genre de symptômes ne réduisent que de 70 à 90 % les bouffées de chaleur tout en les exposant à des effets indésirables parfois graves, un changement de régime alimentaire devrait désormais être considéré comme « un traitement de première intention ».

Autre avantage non négligeable : ce type de régime alimentaire permet de réduire nombre de problèmes de santé typiquement associés aux femmes qui atteignent la ménopause ainsi que le risque de maladies cardiaques, de cancer du sein et de troubles de la mémoire.

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