De l’intestin aux maladies psy (Dimitri Jacques)

Un second cerveau qui agit sur le premier Si nous avons consacré un article aux traitements de la flore intestinale (pardon, on dit maintenant le « microbiote »), nous n’avions pas prévu la sortie de ce livre exclusivement et passionnément consacré à son rôle. Et si l’on dit de l’intestin qu’il est le deuxième cerveau de notre corps, c’est grâce aux bactéries qui le colonisent et communiquent avec lui. Étudier l’univers et le comportement du microbiote, c’est révéler son extraordinaire importance et son délétère impact sur notre métabolisme dès lors qu’il est mauvaise santé, notamment en dysbiose. Ici, ce ne sont pas seulement les maladies de civilisation qui sont dans le collimateur et attribuées aux déséquilibres de notre microbiote, mais certaines pathologies mentales. Ainsi, on découvre que la dépression est d’ores et déjà, aux États-Unis, considérée comme une maladie inflammatoire du cerveau, directement liée aux perturbations du microbiote, et traitée comme telle. Une dysbiose, comprenez une altération qualitative et quantitative du microbiote, entraîne de pénibles, si ce n’est terribles, conséquences, de la diarrhée infectieuse ou de la candidose à l’hyperperméabilité intestinale, à l’épuisement immunitaire et autres auto-immunité, maladies inflammatoires chroniques. Mais ce que rappelle ou révèle ce livre (en fonction des connaissances des lecteurs), c’est que des maladies mentales telles que la dépression, l’autisme, les troubles du comportement alimentaire ou la maladie d’Alzheimer seraient aussi liées à la qualité et à la quantité de bactéries dans notre microbiote. Et il suffit d’en prendre soin au fil des années pour s’en prémunir ou du moins en limiter les risques. Un livre absolument passionnant.

De l’intestin aux maladies psy, de Dimitri Jacques, éd. Quintessence, 228 p., 18 €.